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Korozy - Long Road To The Land Of Black
Chronique par Storm - Publiée le 16/11/2025
Korozy - Long Road To The Land Of Black
Note : 4.5/6
Genre : Symphonic Black Metal
Année : 1999
Label : О.Ч.З. Records
Pays : Bulgarie
Durée : 47:24
Tracklist :
1.
Road to the Land of Black
08:55
2.
Dying Memories
04:20
3.
Welcome to Black Palace
05:30
4.
Birth of the Witch
05:15
5.
The Blessing of the Kehajota Witch
06:53
6.
Soul Belongs to Evil
07:33
7.
The Anger of the Servant
05:34
8.
Crystal Ball
03:24

Pas facile de trouver une quelconque information concernant ce groupe bulgare qui a su pourtant être assez actif (trois albums au compteur au total, dont le plus connu reste leur dernier, "From The Cradle To The Grave", notamment avec cette pochette pas si méconnue), et pourtant il gagnerait à être un peu sorti de la pénombre. "Long Road To The Land Of Black" est leur second album et sonne pour moi comme l’acmé de leur discographie. En 1999, le Black Metal Symphonique vit son heure de gloire propulsé par les DIMMU BORGIR, CRADLE OF FILTH, ARCTURUS ou autres OBTAINED ENSLAVEMENT. Et puis il nous faut mentionner aussi les plus confidentiels SIRIUS, OBSIDIAN GATE, ODIUM, MUNDANUS IMPERIUM, THYRANE, VINDSVAL et puis KOROZY qui marqueront de leur empreinte avec un succès plus ou moins d’estime les terres du Black Symphonique.

Si l’on outrepasse les imperfections d’une production un poil malingre mais tout de même bien achalandée, "Long Road To The Land Of Black" est un très bel album, point trop sucré dans ses envolées symphoniques, ni trop maudit dans ses ambiances mortifères. L’album est mature et se compose de maints titres envoûtants. Comment ne pas apprécier "Welcome To Black Palace" avec son riffing précieux doublé par des orchestrations de claviers un poil cheap, certes, mais qui fonctionnent très bien. Le mix de la batterie désavantageant les compositions, KOROZY se rattrape pourtant avec un fond mélodique et des arrangements toujours bien inspirés. Si vous ne retrouverez pas la lugubrité des ambiances de LIMBONIC ART, vous n’auriez pas non plus la sensation d’écouter du DISMAL EUPHONY.

Toute la seconde partie de "Dying Memories" est ensorcelante, avec ses nappes sombres et son solo ravageur et éclairant de génie. Encore un titre à ne pas laisser dans les oubliettes du passé. Et que dire également du titre éponyme introducteur incroyable qui nous embarque sur un chemin tout à la fois enchanteur et mystérieux. Il sonne avec habileté comme un voyage romantiquement noir et mélancolique. Et je pourrais dire la même chose de "The Blessing Of Kehajota Witch" qui est cet autre titre bien embrumé et condense de belles atmosphères fleurant bon la nostalgie, notamment à travers les brèves apparitions de cette voix féminine, mais aussi et surtout grâce à ce riffing toujours délicat. La suite de l’album sera plutôt en demi-teinte, les trois derniers titres ne parvenant pas à décoller suffisamment pour maintenir l’attention et nous aveugler de leur moindre efficacité.

KOROZY aura cependant réussi à accoucher d’un album abouti et suffisamment intéressant pour entrer dans les arcanes des oubliés à tort du Black Metal Symphonique, qui plus est de la grande époque des 90s. Plus qu’un simple coup de pouce, c’est davantage une mise en lumière que j’espère pour "Long Road To The Land Of Black". Les mineurs de fond du Black Metal ne s’y tromperont pas, KOROZY aurait pu marquer son temps eu égard au minerai précieux que ce second album détient. Je salue donc les curieux qui tenteront l’aventure, vous ne le regretterez pas.