De temps en temps, il est agréable de réécouter les classiques du black sympho qui ont jalonné l’histoire du black metal dans les années 90, ou plus récemment des groupes qui ont repris avec brio le flambeau, tel Vargrav (que je vous encourage plus que vivement à écouter si vous ne connaissez pas). Des mêmes froides contrées Finlandaises que ce dernier nous vient donc Silent Millenia, jeune one-man band qui fait dans le vieux (titre), à savoir du black symphonique de facture classique mais très bien exécuté. La couleur est annoncée directement et sans ambiguïté avec la pochette représentant Abhorrentius sur un fond cosmique.
S’il y a un reproche qu’on ne peut pas faire à ce Celestial Twilight, c’est de tromper l’auditeur sur la marchandise. Dès les premières mesures, on retrouve ce son caractéristique des classiques du genre, combinant mélodies enlevées avec un clavier omniprésent. J’ai déjà évoqué Vargrav plus tôt car c’est véritablement le premier groupe qui me vient à l’esprit quand j’écoute Silent Millenia, mais il est tout aussi pertinent de parler de ce groupe culte qu’est Limbonic Art, non par la puissance de la production (c’était il y a 30 ans, quand même) mais surtout dans l’ambiance et l’atmosphère proposées. Le son choisi pour le clavier et les riffs composés pour les chansons sont une vraie perfusion d’années 1990 directement dans les veines. Alors oui, par définition il faut aimer le black (très) mélodique et (très) symphonique, même si on n’en est pas à utiliser un véritable orchestre comme certains autres combos. Et si le groupe assume totalement d’être un petit plaisir régressif, ce n’est forcément pas ici que vous trouverez the next big thing in black metal, si vous me pardonnez cet incartade dans la langue de Shakespeare. Cet album n’est pas le prochain chaînon de l’évolution, mais pour ça il est nécessaire d’avoir les bonnes fondations sur lesquelles se baser et Silent Millenia a clairement choisi son camp.