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Obsidian Gate - The Nightspectral Voyage
Chronique par Storm - Publiée le 18/11/2025
Obsidian Gate - The Nightspectral Voyage
Note : 4.5/6
Genre : Symphonic Black Metal
Année : 1999
Label : Skaldic Art Productions
Pays : Allemagne
Durée : 59:47
Tracklist :
1.
Act I: As the Void Opens
02:12
2.
Act II: When Death Unchains the Spectre
09:17
3.
Act III: The Obsidian Eternity and Anguish
18:00
4.
Act IV: From the Infinite Forge of Time
07:34
5.
Act V: The Bethorian Shrine
09:15
6.
Act VI: Invoke the Dragon-Constellation
13:29

Halte-là, amateurs de Black Metal Symphonique des 90s, pose donc tes oreilles là-dessus si cette pochette cosmique ne te dit rien ! Il faut dire que le label Skaldic Art a bien fait ce qu’il a pu. Quelques annonces dans les fanzines de l’époque – je me souviens en tout cas de celles parues dans quelques Metallian – une petite diffusion de ci de là, "The Nightspectral Voyage", malgré sa pochette attirante, n’a été que trop peu écouté et diffusé. À l’instar d’autres albums dont OBSIDIAN GATE partage le terrain symphonique et parfois orchestral à la même époque – je pense notamment à d’autres oubliés tels que l’EP de CRIMSON MOONLIGHT : "Eternal Emperor" (1998), le "Venture In Sombre Passion" (1998) de NOCTI VAGUS, le "Chasma Pelorion" (1997) de AZEROTH, ou bien encore le "Thorns Of Impurity" (1997) de LORD KAOS, mais surtout le "The Sad Realm Of The Stars" (1998) de ODIUM – ce duo allemand, rejoint par la mystérieuse et dévouée Daniela, organise et délivre une œuvre dense et à découvrir.

C’est vrai que LIMBONIC ART, les premiers DIMMU BORGIR et quelques émotions épiques à la BAL-SAGOTH semblent être des influences certaines de OBSIDIAN GATE, mais il serait injuste d’y voir une quelconque copie. L’envoûtement prend rapidement, et ce dès le second acte, passée l’intro. Ce que l’on remarque rapidement, c’est l’influence aussi – et connue par le groupe – de la musique classique. Les parties orchestrales des claviers ne sont jamais trop pompeuses ni mièvres, et même si l’infernalité n’est pas de mise, elles ne sont jamais ni ridicules ni bannies d’émotions. Nous pouvons ressentir le grand travail de construction des titres de ce premier album de OBSIDIAN GATE au travers notamment de cette richesse des claviers qui s’entremêlent très souvent avec des leads mélodiques. L’opulent titre de dix-huit minutes "Act III: The Obsidian Eternity And Anguish" est le point d’acmé et de fusion de cet album.

Si les vocaux restent une partie qui doit progresser, les ambiances qu’ils arrivent à distiller sont suffisantes pour accompagner les claviers. La batterie n’est pas en reste et fluctue entre une variété de rythmes intéressants. Finalement, si nous devions prendre le soin de synthétiser "The Nightspectral Voyage", nous pourrions dire que tout est mis en œuvre et concourt à faire illuminer l’enchantement maléfique des claviers. Chacun des titres nous fait éprouver d’autres paysages sonores. Je pense notamment au superbe "Act IV: From The Infinite Forge Of Time", gorgé de flamboyances sombres et majestueuses à la fois. Cet album, dont les titres sont posés en actes, porte dans son ADN cet esprit chapitré, contant une obscure histoire spectrale et hantée, dont l’ambiance transcendantale vient nous narguer.

Certes, la production est d’époque, mais il existe une réédition datant de 2004 qui rend service à "The Nightspectral Voyage". Les amateurs de Black Symphonique en quête de découvertes inconnues auront tout intérêt à considérer cet album qui dénote par ses qualités techniques et mélodiques. Il n’épouvantera pas, il n’amusera pas non plus, mais il reste une pièce maîtresse de ce qui se faisait de mieux dans les 90s, dans l’ombre des EMPEROR et consorts.