Aux dernières nouvelles, Shane Rout est bel et bien vivant. Ah le batard il ne s’est pas foutu en l’air comme il l’indique à tort et à cris sur cet album au titre évocateur ? Dans la galaxie DSBM où l’on peut distinguer les vrais givrés du ciboulot et les autres plus concernés par la latence d’une crise d’adolescence mal digérée, ABYSSIC HATE irait je pense de l’un à l’autre alternativement.
L’album a gagné quelques gallons au fil du temps en étant notamment l’un des premiers précurseurs d’un courant émergeant en douce du magma hérétique du Black Metal. Dans les salopards finis, nous pourrions retrouver les ANTI, PSYCHONAUT 4, APATI ou autre SILENCER et dans une moindre mesure tout de même SHINING. Et pour tous ceux qui cultivent le désespoir de leur acné ou du traumatisme d’avoir des poils aux couilles et bien je me garde de les salir ici-bas.
Pour revenir à ABYSSIC HATE, l’écoute des quatre titres de "Suicidal Emotions" n’est pas si désagréable que cela et ce qui me marque avant tout est ce grésil des guitares bien mis en avant et qui pourrait me faire penser à celui du superbe album de I SHALT BECOME "Wanderings" dont je vous recommande fortement l’écoute, mais aussi aux premiers albums BURZUMiens. Shane Rout est assez inspiré mais les titres traînent bien trop en longueur et la lassitude, la monotonie voire l’inertie - même si elles font partie du tableau clinique de la dépression mentale - sont un peu indigestes à la longue.
La cover est alléchante, l’esprit d’un XASTHUR et d’un FORGOTTEN TOMB planent comme des vautours sur la prétendue de ce "Suicidal Emotions". L’intérêt de ce disque résidera donc pour moi à me donner l’impulsion et l’envie de réécouter ceux qui le dépassent d’une belle tête, aux premiers rangs desquels vous trouverez tous ceux sus-cités. Mention spéciale cependant au titre "Depression: Part II", le plus intéressant des quatre.
Bye Shane Rout.