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Sirius - Aeons Of Magick
Chronique par Storm - Publiée le 20/11/2025
Sirius - Aeons Of Magick
Note : 5/6
Genre : Symphonic Black Metal
Année : 2000
Label : Nocturnal Art Productions
Pays : Portugal
Durée : 46:56
Tracklist :
1.
Sidereal Mirror
06:18
2.
The Collapsing Spheres of Time
09:13
3.
Ethereal Flames of Chaos
06:31
4.
The Stargate
03:36
5.
Travellers of the Stellar Ocean
06:26
6.
Aeons of Magick
09:16
7.
Beyond the Scarlet Horizon
05:36

À la toute fin du millénaire et au tout début des années 2000, en pleine période d’engouement autour du Black Symphonique, quelques autres noms hormis CRADLE OF FILTH, HECATE ENTHRONED ou DIMMU BORGIR vont sortir du chapeau. Il y a bien eu la confirmation des géniaux OBTAINED ENSLAVEMENT, ANOREXIA NERVOSA, LIMBONIC ART, ARCTURUS, …AND OCEANS mais également d’autres entités moins connues nous ont pourtant servis de sérieux mets sonores. Parmi elles, nous pouvons trouver pêle-mêle ODIUM, OBSIDIAN GATE, KOROZY, KATAXU, NINNGHIZHIDDA et les Portugais de SIRIUS. D’ailleurs, ce "Aeons Of Magick" n’est peut-être plus tant que cela à présenter car il est convenu dorénavant qu’il s’agisse d’un album plutôt passionnant et qui a su mettre en perspective les belles heures du Black Metal Symphonique.

Autour de Daniel Cardoso alias Vukodlack, les œuvres de jeunesse de SIRIUS vont prendre forme lorsque le label de Samoth (EMPEROR), Nocturnal Art Productions, va produire le groupe pour deux albums. Les Lisboètes vont profiter ainsi du réseau du fameux guitariste, d’autant plus que "Aeons Of Magick" va être enregistré en partie, mixé et mastérisé en Norvège et que les membres de SIRIUS s’y rendront et feront quelques belles rencontres, dont celles de Bård Faust (EMPEROR, DJEVEL) et de Daemon (LIMBONIC ART) qui seront des guest sur l’album suivant, "Spectral Transition - Dimension Sirius". Cette sonorité toute nordique et glaciale est d’ailleurs bien perceptible au niveau du son, qui a, tout comme certaines autres œuvres tels que TROLL ou bien encore ALGHAZANTH, cette touche nordique, froide et subtilement atmosphérique. Avec SIRIUS, nous nous éloignons pour sûr du Black symphonique anglais à tendance gothique pour plonger plus largement dans le givre et le frimas.

Très symphonique et donc très porté sur les claviers, "Aeons Of Magick" intègrent pourtant très sainement ces floppées de nappes, sans que cela ne soit outranciers ou risibles. À l’instar de LIMBONIC ART, dont je remarque que les Portugais partagent quelques similarités dans les structures des orchestrations, SIRIUS développe au sein de ce premier album un goût prononcé pour les montées agressives et les emphases mélodiques. Certains titres vont exceller de par leurs ambiances captivantes et hypnotiques. "Sidereal Mirror", le titre d’ouverture frappe fort avec ses très belles superpositions de riffs et de claviers, et la constance de ses rythmes accélérés. "Ethereal Flames Of Chaos" développe de très belles volutes mélodiques et son côté cryptique, me rappelle parfois les accents vénéneux de TARTAROS sur son EP "The Grand Psychotic Castle". Les abords cosmiques ne sont pas aussi à écarter. N’oublions pas le patronyme du groupe ! L’instrumentale bien stellaire, "The Stargate", nous fera une première piqûre de rappel, ce que le titre suivant et éponyme – chef d’œuvre de l’album – déclinera de la plus belle des manières.

Le chant, passablement criard, pourrait être le point faible de l’album bien qu’il ne soit nullement irritant. Peut-être qu’un peu plus de variété et de puissance aurait pu galvaniser l’album. La batterie aussi manque un peu de pêche. Mixée en arrière-plan, elle aurait plutôt tendance à ne pas attirer l’attention, bien que le jeu de Vukodlack soit tout à fait correct… Mais, je ne boude pas mon plaisir à entendre et réentendre ce somptueux "Aeons Of Magick" qui ne mégote pas du tout pour nous offrir de très beaux titres symphoniques et suffisamment racés. Je vous propose également, pour ceux qui souhaitent aller plus loin, d’écouter la fameuse démo "...The Eclipse (The Summons Of The Warriors Of Armageddon)", celle qui a tapé dans l’œil à raison à Samoth : elle est incroyable. L’univers sonore de SIRIUS est assez complet, n’en déplaisent aux allergiques du Black Symphonique. Ni guimauve, ni lugubre mais très soigné sur le plan orchestral, ce premier album n’a finalement pas tant que cela vieilli. Il ravira, pour sûr, les chercheurs d’or du Black Metal des 90s et, au vu de la mode actuelle, du revival 90s, il pourrait à nouveau briller sous les cieux imparfaits de notre époque.