Luis Beethoven Galvez a toujours agrémenté de lyrisme ses disques et "The Last Grief" en est garni. Les nombreuses pistes instrumentales de cet album en sont empreintes et leurs mélodies font vaciller le cœur. Je pense notamment à "Tears & Tequila" ou bien encore à "Memory’s Garden", deux pistes remarquables d’émotions. La composante Doom est prédominante mais s’enchâsse avec des éléments Power Metal et Heavy, la faute aussi à la diction et aux nombreux changements de rythmes qui émaillent l’album. TRISTITIA propose donc un Doom Metal assez varié pour ne pas être larvé d’ennui.
Mention spéciale à "Under The Cross" et notamment à sa deuxième partie qui, après des chœurs élégiaques, s’emballe sur un solo somptueusement mélancolique et doux. Le genre de mélodies qui donne le ton sur l’ingéniosité du compositeur. Il serait déconvenu de ne pas citer aussi "Angelwitches Palace" remarquable de bout en bout. Ces deux titres savoureux permettant, une fois les yeux fermés, de se laisser porter par un doux émerveillement.
Certes l’album n’est pas exempt de défauts, la batterie parfois programmée manque de corps et sonne, sur certains passages, de manière trop artificielle. Il manque un je-ne-sais-quoi de liant entre tous les titres, non pas qu’ils semblent être assemblés aléatoirement mais quelques-uns paraissent plus anecdotiques et empêchent de conserver le lyrisme dont je vous parlais en début de chronique. Malgré cela, l’album ne démérite pas et se laisse écouter sans crispation. Il comporte une forme de grâce que le Doom Metal sait facilement propager lorsqu’il est maîtrisé et habile. Des albums de TRISTITIA, "The Last Grief" est celui que je préfère, davantage varié par rapport aux premiers efforts et plus mélodique que les suivants qui me semblent moins inspirés.
Luis Beethoven Galvez a quitté ce monde il y a quelques jours. Encore un vieux loup qui tire sa révérence subitement et bien trop tôt. Il laisse derrière lui une belle discographie et une épitaphe solennelle dans le monde du Doom Metal. Pari réussi Luis, repose en paix, nous continuerons de t’écouter !