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Kickback - Les 150 Passions Meurtrières
Chronique par Storm - Publiée le 21/11/2025
Kickback - Les 150 Passions Meurtrières
Note : 4/6
Genre : Hardcore
Année : 2000
Label : Hostile Records
Pays : France
Durée : 25:48
Remarques : EP
Tracklist :
1.
Will To Power
04:09
2.
New Sadist
03:29
3.
Les 150 Passions Meurtrières
06:31
4.
Ruining The Show
02:54
5.
On The Prowl
04:54
6.
Murder Minded
03:51

KICKBACK a toujours pué l’invective sale et malodorante et la suprématie des révoltes, tout en vomissant sur tous les agités eux-mêmes. La dinguerie des concerts, pour ceux qui ont réussi à les voir, fait virevolter les coups avec la colère et le ressentiment. KICKBACK, c’est un équarrissage dégueulasse qui salope tout. Fermez les volets, fermez les yeux bordel et priez pour vous, nom de petites merdes humaines ! KICKBACK jouit de foutre la merde et la cherche instinctivement. Les tripes parlent et elles exècrent, elles chient aux gueules, elles écartèlent pour faire place nette au futur crachat purulent en préparation et ainsi, à nouveau, tout recommencer, pour rendre et rejeter la bile la plus haineuse. Le groupe a toujours plu à tous les salopards et à ceux fantasmant d’en être, le temps d’un lâcher prise, d’un pogo de déboîtés.

Faut-il parler de la musique quand on parle de KICKBACK ? Le groupe sent tant le soufre qu’il gêne par sa présence n’importe quel auditoire. Car KICKBACK tape fort, le plus fort possible d’ailleurs, quitte à aller jusqu’à la déchirure. Stephen Bessac, le vocaliste, ne nous épargne rien et donne absolument tout ce qu’il a. Le rendu malade de son chant glace le sang, la violence semblant s’allier à sa diction. Tant que rien ne s’infecte, que les viscosités se répandent, que rien ne cautérise ou ne coagule, KICKBACK appuie fort sur tous les saignements, brûle au lance-flammes toutes émotions. Écoutez par exemple ce brûlot de "Will To Power", sauriez-vous rester tranquille et insensible ? Sauriez-vous écouter jusqu’au bout si cela vous gêne ? KICKBACK fabrique du Hardcore très violent et ridiculise toutes les pseudo-agressivités des autres groupes. C’est un bras d’honneur permanent et particulièrement hostile au chaos et à son éprouvé.

Les compositions ne m’ont jamais semblé toujours transcendantes chez KICKBACK et cet album ne déroge pas à ce sentiment. Mais côté ambiance, KICKBACK est inégalé. Je note cependant que sur le titre éponyme, je remarque une face cachée du groupe. Le titre est davantage mélodique, et le rythme est plus apaisé, tant mieux, l’auditeur suffoquait un brin tant l’air semblait s’être vicié. Il déplie un autre son, convoque un peu de tristesse désabusée et semble faire l’aveu de la souffrance. Maintenant à savoir s’il décrit le sentiment du côté de la jeune femme sur la pochette n’est pas exclu… D’ailleurs qu’entend-on sur les dernières trente secondes de l’album ? Je vous laisse le découvrir.

Le groupe, pourtant, délivrera et déroulera davantage une fureur exceptionnelle sur l’album suivant, "No Surrender", qui atteindra un paroxysme de violence rarement égalé. L’arrivée du sulfureux Toxic H. (DIAPSIQUIR) n’aura pas pour effet d’adoucir et de tempérer KICKBACK, bien au contraire, il potentialisera les riffs assassins et son charme sadique clouera la représentation du public pour KICKBACK : un groupe malsain, friand de comportements sociopathes.