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Nehëmah - Requiem Tenebrae
Chronique par Storm - Publiée le 22/11/2025
Nehëmah - Requiem Tenebrae
Note : 6/6
Genre : Black Metal
Année : 2004
Label : Adipocere Records
Pays : France
Durée : 55:06
Tracklist :
1.
Creeping Chaos
01:30
2.
The Great Old Ones
06:59
3.
Dead but Dreaming in the Eternal Icy Waste
02:51
4.
The Elder Gods Awakening
07:30
5.
In the Mists of Orion's Sword
07:39
6.
Taken Away by the Torn Black Shroud
11:39
7.
Conscience in Evil
09:34
8.
Through the Dark Nebula
07:24

Dans les fleurons français du Black Metal, je vous présente les pires des iconoclastes que sont les Savoyards de NEHËMAH, avec leur album légendaire suintant l’acidité sulfurique par tous les pores. Fuzz glacial, riffs hypnotiques, mélodies perçantes, claviers sempiternellement lugubres, oraisons funèbres et voix égosillée, nos Français nous ont délivré un album époustouflant de sombreur, qui séjourne en maître dans les eaux du Styx. Il s’agit du troisième et dernier album du sieur Corven avant que ce projet ne périclite et que le split soit définitivement annoncé en 2015.

Difficile de ne pas être contaminé par les fluides déchirants et déchirés de cette quasi-heure d’un Black Metal majestueux, régnant en maître, et suprêmement courroucé. Tempo hypnotique, ambiances sinistres et désespérées, agressivité implosive et craquèlement, "Requiem Tenebrae", ainsi que les deux autres albums le précédant, ont écrit une belle part des lettres de noblesse du Black Metal « à la française ». Ô, nous pourrions citer quelques autres Frenchies qui n’ont certainement pas démérité et partagent les mêmes honneurs. Soyons précis donc, et privilégions leurs meilleurs albums : le "Souviens-Toi" de EPHELES, le "De Aeternitate Commando" de CRYSTALIUM, le "Dor-Nu-Fauglith" de OSCULUM INFAME ou bien encore le "Drudenhaus" de ANOREXIA NERVOSA…

Pour en revenir à cet album fulmineux, il me faut vous avouer qu’il a ma préférence sur ses deux autres cadets. Je le trouve tout aussi possédé, mais surtout totalement abouti en matière d’ambiances, d’atmosphères lugubres, de variété d’émotions et de motifs sonores (symphoniques, atmosphériques, épiques, « true », chant clair, titre instrumental splendide, effets sonores angoissants, production parfaite pour ce type de Black… et j’en passe). Tous les titres ont une aura incroyablement noirâtre et scintillante de ce noir absolu. Sans excès, sans esbroufe, NEHËMAH anéantit la concurrence par le seul fait de son génie et de ses compositions hantées et habitées par des spectres tapis dans l’ombre, avides de vous inoculer leur venin pour réduire votre cerveau en bouillie. Alors, s’il ne me fallait citer qu’un unique titre, je porterais volontiers un poil plus aux nues le "The Elder Gods Awakening". Voilà, c’est dit. Hail NEHËMAH !