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Longing For Dawn - One Lonely Path
Chronique par Storm - Publiée le 22/11/2025
Longing For Dawn - One Lonely Path
Note : 3/6
Genre : Funeral Doom Metal
Année : 2005
Label : Twilight Foundation
Pays : Canada
Durée : 53:41
Tracklist :
1.
Access to Deliverance
10:22
2.
Lethal
13:06
3.
Total Absence of Light
11:31
4.
Ashes of Innocence
13:54
5.
One Lonely Path
04:48

Lorsque SHAPE OF DESPAIR ralentissait la cadence discographique, de l’autre côté de l’Atlantique on tentait le passage de relais en se signalant quelque peu. LONGING FOR DAWN est un projet canadien débuté en 2002 dans ses contrées inhospitalières, portées par des saisons harassantes dont les brouillards épais densifient les sentiments austères et tristes. En ce temps-là, en 2005, le Funeral Doom canadien n’est pas florissant et seul TOWARDS DARKNESS semble s’extirper de cette scène et gagner la surface pour happer quelques litres d’oxygène. Et c’est dans ces paysages hostiles que LONGING FOR DAWN a conçu sa musique et l’a opérée à ciel ouvert pour nous en ordonner trois albums. "One Lonely Path" est le premier d’entre eux et constitue le premier élan vertigineux.

Mais pourquoi diable – peut-être vous diriez-vous – Frédéric Arbour, créateur du label de Dark Ambient Cyclic Law et pourvoyeur de tant et tant de groupes cultes et énigmatiques, tenta le plongeon dans les abysses vertigineux du Funeral Doom ? Sans doute à mon sens cet amour commun immodéré pour les ténèbres que les deux genres apprécient et concentrent dans leur ADN. Peut-être aussi cette même vocation et ce besoin d’étirements sonores que LONGING FOR DAWN se plairait à abandonner à volonté dans une lourdeur larvée, teintée de riffs et de nappes de claviers navrés et dépérissants à l’instar de DESIDERII MARGINIS, SHRINE, SVARTSIN ou NEW RISEN THRONE.

Car les rythmes de LONGING FOR DAWN sont glacials et semblent comme se figer d’effroi. L’ambiance de l’album résonne de manière désabusée et souffreteuse. Quelque chose de liturgique et de compassionnel ressort des compositions, notamment sur celles de "Lethal" et de "Total Absence Of Light". Les claviers – un peu en toile de fond – nourrissent et abreuvent cette forme d’extinction de la lumière. Les guitares semblent se débattre de leur propre magma sans jamais pouvoir s’en extirper suffisamment pour regagner un peu de sursaut. Les apparitions soudaines d’un growl bien caverneux et arraché remplissent bien leur fonction et sont au pupitre.

Cependant je dois bien vous dire que ce qui me marque sur cet album d’une manière générale, c’est le manque de cohérence dans la production avec cette impression tenace qu’il manque du liant entre les instruments, et que tous jouent côte à côte. La batterie sonne de manière trop synthétique, sa mise en avant n’est pas inintéressante mais le ressenti des cymbales et des toms gâchent les ambiances générales de l’album. Point positif selon moi, le rôle des guitares qui lézardent leurs riffs sur cette scène sonore de manière intéressante tout en accompagnant la rugosité d’un growl efficace. Je ne pourrais pas en dire autant des voix claires qui sonnent parfois assez fausses mais surtout semblent soit apparaître pas au meilleur des moments soit se juxtaposent de telle sorte qu’elles n’apportent pas forcément grand-chose.

Il s’agit là d’un premier album et, ayant entendu la suite discographique, on peut se targuer que la suite surprendra positivement. J’ai perçu un peu d’ESOTERIC, un peu de DOLORIAN de ci de là chez LONGING FOR DAWN. Le désespoir prime, et les paroles confirment un champ lexical intime ayant trait à l’échec de sentiments amoureux, aux déceptions de vie et à leurs conséquences tumultueuses et naufragées. Pour cet album, je ne minorai pas mon indulgence, car il y a ce titre "Lethal" intéressant et cet autre "Total Absence Of Light" qui en valent l’écoute. Deux titres sur cinq, ce n’est pas si mal me direz-vous ? Ou pas.