Le temps passe et fait sombrer vos cellules. Il enterre mais aussi conserve dans le néant ses plus beaux atours. Passant l’usure et la déliquescence, éconduisant la concurrence, gagnant tant que faire se peut une petite place peut-être au creux d’une postérité plausible, ONDSKAPT fait partie de cette catégorie d’œuvres nuisibles.
Peu d’albums de Black Metal du début des années 2000 n’auront gagné cette aura ou du moins l’auront conservée. Les ténèbres savent écarter et souiller la médiocrité, et porter aux nues quelques éclats émanant de leurs entrailles. Ce "Dödens Evangelium" est une œuvre pleinement possédée par l’ennemi, sulfureuse et avilissante, elle s’agite en vous. Vos tréfonds comprendront la langue de ONDSKAPT. Après un "Draco Sit Mihi Dux" noir corbeau, voilà que ce nouvel album sidérant ne vous laissera qu’un piètre répit. Attention, nul blast, nul emportement de vocaux lacérés à l’emporte-pièce, cet album tisse son piège telle une toile d’araignée géante : impossible que vous l’évitiez et que vous vous en réchappiez.
C’est ainsi, la vie est tragique, le destin est cruel et ONDSKAPT prendra un malin plaisir à vous enfoncer le dernier clou. Capitonné enfin entre vos quatre planches ou vos quatre murs, "Dödens Evangelium" fera du mieux qu’il peut pour rendre vos derniers instants plus désagréables et incommodants encore. L’album est faste voire un peu trop long, la seconde partie est moins intéressante mais cela reste de la haute volée.