Vordr - II
Chronique par Storm - Publiée le 23/11/2025
Vordr - II
Note : 4.5/6
Genre : Black Metal
Année : 2005
Label : Nykta Records
Pays : Finlande
Durée : 41:09
Tracklist :
1.
Fires of Tradition
03:55
2.
Eyes of Uncaring Cold
03:03
3.
Itkuraivarit ja itsemurha
03:19
4.
Before
02:54
5.
From Ruins to Victorious Triumph
03:00
6.
Crystal Lakes
03:15
7.
The Oak and the Rope
03:25
8.
Pale Wretched Horizon
01:16
9.
Old Bark
02:40
10.
Forever North
01:38
11.
Hibernation
04:55
12.
Aegolius Funereus
01:45
13.
White Night
06:04

Un an après la sortie de leur premier album, les Finlandais récidivent pour nous balancer à la gueule une belle combinaison de titres bien furibards, mais dotés d’une production plus larvée et limoneuse encore, bien à l’image de cette pochette singulière (sont-ce les cornes du Malin qui s’érigent sur ce ponton usité par l’hostilité du temps ?), mêlant paysages naturels misanthropes et décrépitude humaine.

Une nouvelle fois, l’énergie de ce disque converge avec les motifs sonores bien Raw des guitares et d’une batterie hypnotique, brute et naturelle. Nous ressentons que la prise de son n’est point trafiquée, même si le gain global est plus important et qu’elle sonne de manière moins Lo-Fi. Les instruments s’expriment comme ils doivent le faire, authentiquement. La voix de Gand (le leader de HORNA) nous agresse de ses invectives crues et sales, ses vociférations grimaçantes nous mordent le visage. Les titres s’enchaînent avec leur courtesse, leur minimalisme (certains n’ont qu’un ou deux riffs) et leur esprit de révolte et de haine. Comme à l’accoutumée, VORDR sait exprimer remarquablement ce Black Metal épuré, sinistre et oppressant, venant du Grand Nord.

Les guitares sont, sur ce second album, d’une saturation plus dense encore, et bien amalgamée à la basse, comparée à la hargne harsh des guitares du premier méfait. Les Finlandais arrivent à nous faire percevoir l’immédiateté rugueuse de sentiments noirâtres et d’émotions brutalisées, créant une forme d’hypnose glaciale et malaisante par des rythmes syncopés et dévitalisants. Pas de quoi reprendre confiance ou foi en l’humanité avec VORDR et, notamment, avec ce "II" bien belliqueux aux entournures. De quoi vous faire passer quarante minutes de nihilisme et de remplir votre jauge d’une énergie crasse sans modération.