MARDUK, ah MARDUK ! Morgan et sa clique ont toujours su gâter leurs fans de sorties en tous genres depuis leurs débuts, et cet "Iron Dawn" est un EP cadeau pour récompenser la fidélité des adeptes des Suédois. Depuis que le projet s’est stabilisé et a trouvé son créneau juteux, MARDUK ne ménage pas ses efforts et s’engage pleinement à décupler l’aura du groupe en écumant les scènes du monde entier et en fructifiant leur histoire musicale par maintes sorties commerciales, que ce soient des compilations, des boxset, des clips, des films ou d’autres types de merchandising. Ils ont raison les bougres, tant que la flamme ne s’éteint pas et que le public suit, ils n’ont aucune raison de ne pas vouloir vivre cette vie artistique fructueuse et passionnante.
Pour ce qu’il en est de cet EP de treize minutes pour trois titres, il ne révolutionnera pas la roue de MARDUK, vous l’imaginez bien, et s’il s’inscrit entre deux albums de feu, "Wormwood" (2009) et "Serpent Sermon" (2013), il n’est pourtant pas constitué de chutes de sessions du premier et n’augure pas plus que cela le style à venir du suivant : il se veut avant tout être un EP à part entière. Certes, mais "Iron Dawn" est dans la continuité de ce Black martial à la veine guerrière, rapide, abrasive et belliqueuse du groupe développé plus que de coutume depuis le fameux "Panzer Divison Marduk" sorti il y a déjà une paire d’années ; en 1999 pour être plus précis.
Mortuus, bien aux avant-postes depuis le départ du charismatique frontman Legion auquel il a succédé, est sur ce "Iron Dawn" bien glaçant dans ses vocaux parmi les blasts furieux des deux titres très « blitzkrieg sonores » que sont "Warschau 2: Headhunter Halfmoon" et "Wacht Am Rhein: Drumbeats Of Death". Si le premier de ces titres est une suite spirituelle au fameux "Warschau" de l’album "Plague Angel" (2004) ou de l’album live du même nom sorti en 2005, avec sa violence froide et mécanique et ses blastbeat de fous furieux continu, le second se veut plus étagé avec ses effets sonores, son riff répétitif et hypnotique s’appuyant sur quelques ponctuations de rythmes bien troussées. La bonne surprise provient surtout du dernier titre de l’EP : "Prochorovka Blood And Sunflowers" qui est une composition bien plus expérimentale, gangrénée par un rythme lascif, lourd et pesant, et les incantations mortifères de Mortuus. Le titre fait référence à la plus grande bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale, opposant les divisions blindées de la Wehrmacht à l’Armée rouge sur le front de l’Est.
"Iron Dawn" est certes dispensable, mais ces treize petites minutes ne manqueront pas de faire mouche pour ceux qui souhaitent obtenir un shoot de brutalité et de nihilisme sans s’harasser les oreilles plus qu’outre mesure. C’est une œuvre noire, brève, mais très intense. Elle préfigure, dans l’atmosphère, certaines ambiances de "Frontschwein" (2015), qui explorera plus frontalement les thématiques militaires encore.
