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Midnight Odyssey - Funerals From The Astral Sphere
Chronique par Storm - Publiée le 25/11/2025
Midnight Odyssey - Funerals From The Astral Sphere
Note : 5/6
Genre : Ambient Black Metal
Année : 2011
Label : I, Voidhanger Records
Pays : Australie
Durée : 02:04:34
Tracklist :
1.
Fallen from Firmament
12:31
2.
A Death So Pure
06:01
3.
Against the Moonlight
07:35
4.
An Ode to Dying Spirits
03:58
5.
When Death Comes Crawling
08:43
6.
Silently in Shadow
08:07
7.
Lost
04:35
8.
Tears of Starfire
09:38
9.
Journey Across the Stars
07:54
10.
Never to Return
07:31
11.
A Midnight Odyssey
06:18
12.
From a Celestial Throne
09:27
13.
Secrets and Solitude
07:05
14.
Shores Serene
06:34
15.
Those Who Linger at Night
12:19
16.
Funerals from the Astral Sphere
06:18

En 2011, Dis Pater, australien de son état, diffuse son premier album et marque son époque. Malgré le flot de sorties, personne n’avait entendu un Black Metal de cette trempe. Bien plus que du Metal extrême, "Funerals From The Astral Sphere" est une épopée incroyable, un voyage promis et majestueux aux confins des mondes irréels divisé en deux parties additionnant au total plus de deux heures de musique. Inutile de préciser que si la longueur n’est pas un frein, la plongée vertigineuse dans cette œuvre demande un abandon total.

Capté par le label I, Voidhanger Records bien aguerri pour sonder les œuvres expérimentales, avant-gardistes et singulières du Black Metal, "Funerals From The Astral Sphere" est le premier volet d’une œuvre totale qui n’en finit pas encore à l’heure actuelle de faire germer des gemmes d’une beauté sans-pareille. Le dernier EP en date, "Closer To The Sky" est à ce titre un petit joyau à écouter absolument. Alors il n’est pas aisé, vous en conviendrez, de chroniquer un tel opulent album dont l’écoute ne s’avère pourtant jamais fastidieuse mais se prête nécessairement à des dispositions adéquates pour profiter de sa substantielle moelle. L’automne s’y prête, une longue promenade en prise avec les éléments et la Nature aussi, une soirée devant les flammes d’un feu tout autant.

J’attire votre attention sur la complexité technique et l’immersion exceptionnelle que MIDNIGHT FOREST déploie déjà sur ce premier album. Il y respire une dose d’Ambient et de Néo-Classique que les fenêtres sombres d’un Black Metal encadrent. Cette sensation puissante nous fait lever les yeux vers le firmament et nous connecte à des éléments disparates, à des questionnements métaphysiques et soupèsent ce que nous sommes, ce que nous sommes devenus et devenons. Les titres ne manquent pas de grâce. J’apprécie par exemple – et ce n’en est qu’un, car tous les titres comportent des parties, des riffs, des sons, des motifs intéressants – "Tears Of Starfire" qui inexorablement m’amène sur les notions macrocosmiques de l’homme et l’univers. Les féru·e·s d’astronomie et/ou ayant un intérêt pour le Black Metal cosmique en auront pour leur grade avec des titres tels que "When Death Comes Crawling", "From A Celestial Throne", et les géniales "Never To Return" et "Secrets And Solitude".

MIDNIGHT ODYSSEY déploie aussi des interludes géniaux parfois empreintes d’éléments de la Kosmische musik ("A Midnight Odyssey"), où le chant clair superbe de Dis Pater déjà se fait entendre avec un effet frissonnant incroyable ("Lost", "Shores Scenes") et sublime déjà le bouillon préexistant d’émotions mélancoliques et poétiques. Comment ne pas nommer aussi ce titre très beau, "An Ode To Dying Spirits", porté par la voix d’une chanteuse que je ne saurai identifier. Je pourrais vous en dire tant sur chacun des titres… En alliant ces sonorités aux influences diverses, Dis Pater nous livre un album gorgé d’atmosphères enivrantes et hypnotiques. C’est un premier essai mûri et travaillé de l’aveu de l’auteur depuis des années (huit ans d’écriture et d’enregistrement plus exactement). Il porte en lui déjà toutes les graines des futurs albums qui suivront et qui ne démériteront pas.

Dis Pater a mené d’autres projets parallèles Metal (THE CREVICES BELOW, TEMPESTUOUS FALL) dont j’aurai je l’espère le loisir de vous parler, mais aussi d’autres plus Ambient (DISSVARTH, la série des albums de MIDNIGHT ODYSSEY démarrée avec "Ruins Of A Celestial Fire") ou plus Pop (DEATH COMES CRAWLING), faisant de son œuvre un kaléidoscope saisissant. En 2015, l’artiste revient avec un second album encore plus opulent, avec moins de titres mais beaucoup plus étirés dans le temps. Nous irons dans le dur pour certains mais comme à l’accoutumée, tout part d’un concept et d’une réflexion passionnante. Peut-être une chronique pour votre hiver, qui sait ?

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