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Gehenna - Unravel
Chronique par Storm - Publiée le 27/11/2025
Gehenna - Unravel
Note : 2.5/6
Genre : Black/Death Metal
Année : 2013
Label : Indie Recordings
Pays : Norvège
Durée : 40:40
Tracklist :
1.
The Decision
05:04
2.
Unravel
04:46
3.
Nothing Deserves Worship
04:52
4.
Nine Circles of Torture
02:45
5.
A Grave of Thoughts
06:51
6.
Lead to the Pyre
04:33
7.
End Ritual
05:13
8.
Death Enters
06:36

Au fur et à mesure des années et des albums sortis, GEHENNA a dévêtu son Black Metal de ses appendices symphoniques et/ou expérimentaux pour revenir à un son certes plus classique, mais aussi auréolé de davantage de sombreur. En témoignent les derniers albums des Norvégiens qui n’ont plus vraiment la même aura que les trois "Spell" des débuts (1994-1996), excepté "WW" (2005), qui démontrait un certain entrain à regarder dans le rétroviseur le début discographique du groupe. Avec "Unravel" – est-ce le dernier album du groupe –, la bande à Sanrabb reprenait la route vers un Black Metal plus conventionnel, mais surtout plus poisseux et lent.

En s’adjugeant le détail du tableau "Triomphe de la Mort" peint par l’artiste néerlandais Jan Swart van Groningen, GEHENNA nous ramène à cette irruption brutale et maîtresse de la mort sur la vie. Toujours le diable cheville au corps, GEHENNA n’a jamais cherché à édulcorer son propos ni à assagir ses compositions. Cette fois, avec "Unravel", leur sixième album, les Norvégiens produisent des titres plus lourds et bien moins atmosphériques que pouvait ne le laisser présager "WW", sorti huit ans plus tôt. Et cette lourdeur pourrait nous amener sur les comptoirs d’un Black Metal orthodoxe à la ONDSKAPT, sauf que la lugubrité n’est pas autant de mise sur cet album de GEHENNA.

Les notes de riffs passablement sombres traînent bien en longueur et grésillent bien. Cela aurait pu être un très bon présage sur un Black bien malsain, mais sur du Black Metal plus conventionnel comme celui de GEHENNA, cela n’apporte pas toujours grand-chose en termes d’émotions et d’ambiances, d’autant plus qu’il n’y a pas vraiment de riffs et de titres tueurs sur cet album. Non, vraiment, j’ai beau m’être passé en boucle ce "Unravel", je ne lui trouve qu’un intérêt moyen. Rien ne décolle vraiment, et son manque de variété et d’atmosphères a plutôt tendance à rendormir la bête qui sommeille en moi. Je conçois un supplément d’âme aux titres "End Ritual", avec son clavier crépusculaire salvateur, ou bien encore à la vindicative "Nine Circles Of Torture", qui concentre dans ses moins de trois minutes une bonne dose de fiel et d’agressivité bien sentie.

Car, dans l’ensemble, les titres de "Unravel" sont bien trop poussifs pour transcender l’écoute. De mon point de vue, il constitue l’album le plus faible de la discographie des Norvégiens. Si l’on ose le comparer aux brûlots des albums pré-2000, et notamment le superbe premier EP "First Spell", "Unravel" ne tient pas la dragée haute. Comme quoi la juvénilité des auteurs et leurs tentatives sont parfois bien plus judicieuses que la soi-disant expérience des vieux loups et leurs pannes d’inspiration. En tout cas, pour GEHENNA, "Unravel" n’est pas l’album de trop, mais il n’apporte pas grand-chose. Comme disque possible de clôture, il ne fait pas mieux que "WW", mais sans égratigner l’aura du groupe, il ne nous écarquillera pas les yeux. Peut-être qu’il y aura un après et une suite. Qui sait ? Qui vivra verra.

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