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Daemonium - Dark Opera Of The Ancient War Spirit (Or Search The Light)
Chronique par Storm - Publiée le 28/11/2025
Daemonium - Dark Opera Of The Ancient War Spirit (Or Search The Light)
Note : 3.5/6
Genre : Ambient Black Metal
Année : 1994
Label : Adipocere Records
Pays : France
Durée : 25:59
Tracklist :
1.
Dark Opera Of The Ancient War Spirit (Or Search The Light)
25:59

Premier volet d’une trilogie qui se terminera en 2015 avec l’album de SANGDRAGON, "Requiem For Apocalypse", cette sortie unique de DAEMONIUM en 1994 avait de quoi décontenancer plus d’un fan de Metal extrême. Formé par Vincent Urbain alias "Lord Vincent Akhenaton", un auvergnat bien connu dans le monde de la VPC de l’époque, puisque le sieur travaillait chez le très engagé label Adipocere Records – qui détenait un catalogue fourmillant de disques à vendre dont vous aviez la joie de trouver dans les premiers Metallian français - et qu’il gratifiait toujours les clients que nous étions d’un petit mot toujours sympa ou d’un bon mot au téléphone lors des commandes. Une autre époque en somme. 

Sachez pour votre gouverne que si le second volet de cette trilogie mystique très particulière a dévoilé son originalité à la face du monde sous les traits du très intéressant "Divine Symhonies" de AKHENATON (oui un volet = une nouvelle entité) en 1995, le dernier chapitre aurait pu sortir avant la fin du millénaire… sans un crash informatique. Ayant perdu tout le matériel, Lord Vincent ira vaquer à d’autres activités musicales (WINDS OF SIRIUS, THE SEVEN GATES)  avant de se décider quelques deux décades plus tard de boucler la boucle avec d’autres musiciens. Nous en reparlerons. Pour en revenir à ce premier jet fondateur et souvent raillé à tort ou à raison, notez que "Dark Opera Of The Ancient War Spirit (Or Search The Light)" nous dévoile en un unique titre de vingt-six minutes conduit en neuf actes dévoilant le parcours initiatique ésotérique d’un guerrier imaginaire et son cheminement sur le plan mental.

Il en résulte des nappes très atmosphériques de claviers, des fulgurances de riffs assez saillantes ou, au contraire, assez erratiques, le tout porté par la diction vociférée, chuchotée, ou solennelle du mage noir Lord Vincent en personne. En effet, DAEMONIUM tout comme AKHENATON un an plus tard, sont deux projets solitaires et uniquement portés par Vincent lui-même. Ils ont leur succès d’estime, malgré les critiques acerbes des trve-black-métalleux de l’époque qui ne voyait en ces pièces symphoniques qu’un dévoiement sordide du Black Metal. Pour ma part, si j’apprécie énormément le "Divine Symphonies", j’ai mis beaucoup plus de temps et émets encore quelques réserves à l’album de DAEMONIUM. Je considère toujours que la deuxième partie de l’unique titre reste bien plus intéressante que la brouillonne première qui amalgame des riffs pas toujours intéressants avec des agitations symphoniques encore maladroites.

Cette seconde partie est davantage atmosphérique et utilise bien moins les structures Metal. Elle épouse à contrario un Ambient très cinématographique, tout à la fois lugubre et imagé qui nous permette une certaine forme d’évasion rêveuse, si nous nous laissons entraîner à perdre le temps et temporairement la raison. Toute cette partie entre la quatorzième et la vingt-et-unième minute reste passionnante et mérite que l’on s’y attarde. Le retour plus Black Metal qui succède à ce beau passage me convainc davantage que les dix premières minutes du titre, et augure aussi les futures sonorités typiques du "Divine Symphonies". Le final très symphonique, avec ces effets sonores et son orgue occulte vous feront bien entendu penser également aux interludes musicaux de ce "Divine Symphonies" de AKHENATON.

Au final, je suis mesuré et j’ai peine à trouver une note juste eu égard aux très bons passages très inspirés et subtilement atmosphériques et d’autres bien plus irritants. Peut-être alors que je galbe légèrement la note au demi-point supplémentaire même si l’album pourrait ne pas le mériter. Mais, la nostalgie aidant et le ressenti puissant de cette singularité ainsi que de l’authenticité de ce projet, m’emmène à faire preuve de raison et à lui accorder, au fond, ce qu’il lui revient. DAEMONIUM a enfoncé une porte fermée et son audace a payé (on parle de près de 12000 albums vendus à l’époque, 15000 pour le AKHENATON).

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