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Acathexis - Acathexis
Chronique par Storm - Publiée le 30/11/2025
Acathexis - Acathexis
Note : 4/6
Genre : Melodic Black Metal
Année : 2018
Label : Fallen Empire Records
Pays : International
Durée : 39:41
Tracklist :
1.
Immurement
09:36
2.
Life Only Festers
09:21
3.
Veins Hollowed
10:37
4.
Stillborn // Isolate
10:07

Quand le riffing bas et lourd pèse comme un couvercle, la créature possédée qu’est ACATHEXIS se réveille d’une hibernation prolongée dans les ténèbres. Baudelaire pourrait être de la partie, tant la noirceur des âmes ou l’incandescence des souffrances se fait vive tout du long de ce premier album. Le trio Déhà/ Dany Tee/ Jabob Buczarski est déjà bien en place et sacrément structuré. Nulle place alors à l’amateurisme, sûrement pas de la part de ces trois-là.

Les riffs sont volontiers denses et aérés, agissant telle une chape puissante et tout à la fois enchanteresse et désenchantée. L’impeccabilité mélodique, si finement composée par ce diable de Déhà - dont on ne peut plus compter le nombre saisissant de créations et de sorties dans différents styles - s’invite dans tous les recoins des quatre longs titres que composent cet album éponyme. Les amateurs de Black Metal mélodique en auront pour leur compte et peuvent se préparer à un sacré voyage. Oui, car ACATHEXIS lorgne plutôt ses atours du côté atmosphérique, bien plus que du côté thrashisant ou mélo-death de la force que l’on peut retrouver très souvent dans le Black Mélo. Ici, avec ACATHEXIS, tout prend de la hauteur et de l’émotion, même si les rythmes sont très souvent hyper soutenus et les blasts omniprésents.

La durée des titres pourrait en rebuter certains (tous convolent au-delà des neuf minutes), et pourtant aucun d’entre eux ne comporte de longueurs. Aucune lassitude ne se fait ressentir, et ce n’est déjà pas si mal. Maintenant, il est évident que ces quatre gifles possèdent un ADN commun. La plus terrible d’entre elles se nomme "Veins Hollowed", mais en même temps après le coup, nous pouvons ressentir comme un retour à la douceur, les motifs mélodiques nous apportant des pointes mélancoliques et désabusées assez magnifiques. Les nappes de claviers embaument toute la fin du titre pour l’emmener lui et sa violence dans un firmament émotionnel vraiment très réussi. "Immurement" partage aussi ce ressenti et porte très bien son nom. Au fur et à mesure que le titre défile, un mur (sonore) s’érige tout autour de l’auditeur. La voix, tantôt frénétiquement hurlée ou growlée assez terriblement, sont comme autant d’invectives subies et oppressantes. L’agressivité est de mise et les rythmes blastés potentialiseront cet effet.

 L’album est vraiment excellent et comme je vous l’indiquais au début de cette chronique, avec un tel trio difficile de penser qu’il puisse sortir de la soupe musicale. Le second titre, "Life Only Festers", reste un peu en deçà des trois autres. Six ans plus tard sortira "Immerse" – chroniqué en ces lieux – et confirmera tout le bien que l’on pense de ce projet. Si vous raffolez d’un Black Mélodique survitaminé et très obscur de surcroît, vous aurez bien raison d’affoler vos oreilles en les séquestrant de l’un de ces deux albums de ACATHEXIS.

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