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Greve - Nordarikets Strid
Chronique par Storm - Publiée le 01/12/2025
Greve - Nordarikets Strid
Note : 4/6
Genre : Symphonic Black Metal
Année : 2019
Label : Purity Through Fire
Pays : Suède
Durée : 40:18
Tracklist :
1.
Intro
02:29
2.
Vid dödens tröskel
06:07
3.
Nordarikets strid
06:09
4.
I svarta solens magi
05:32
5.
Det gamla rikets ruin
05:51
6.
I nordiskt vrede (Gnipahålan cover)
04:28
7.
Offerbal till gudarna
06:24
8.
Outro
03:18

Écouter du GREVE en plein été, c’est comme déverser des torrents glacés et tumultueux à l’assaut d’un soleil de plomb avec assez de puissance pour congeler une plage entière… Pas simple d’imaginer Swartadauþuz bronzer sur une serviette et encore moins de penser que sa musique enflammerait les dancefloors des soirées estivales tant recherchées par les ennuyés de la planète. Non, l’hiver éternel lui sied bien mieux et comme tout bon Suédois, il ne recherche ni la chaleur ni la frénésie humaine pour se détendre, mais bien l’éloignement et l’hostilité possible de contrées plus au Nord encore pour y trouver la grande tranquillité et y trouver son inspiration.

"Nordarikets Strid" est un album du froid et qui tient bien son rang. Il pourfend avec véhémence, à travers son Black Metal Symphonique racé, la médiocrité de la concurrence sans bien s’embarrasser d’y jeter même un œil. À vrai dire écouter ce type d’album, même si celui-ci n’excelle pas, dope le sentiment d’accéder au Graal de ce que doit être la musique extrême. Et, si l’on doit remettre l’église au centre du village, il ne paraît pas accessoire de féliciter la paternité d’Ihsahn (lorsqu’il manœuvrait au sein d’EMPEROR) et aux influences qu’il a forcément instillées avec le monument qu’est "In The Nightside Eclipse". Ce souffle froid et violent est présent dans les œuvres de V-Khaoz, d’Esoterica et de Swartadauþuz. "Nordarikets Strid" est le premier album de la formation GREVE et son empreinte est déjà marquée dans ce verglas. Les nappes de claviers en arrière-plan virevoltent telles des chimères agressives et carnivores, tandis que les riffs nous brutalisent de leurs assauts mélodiques et funestes. Le chant très cru de Lik, que personnellement j’ai du mal à supporter, participe à ce sentiment hermétique que l’on écoute une bête inapprivoisable et authentiquement furieuse qui se refuse à la salvation.

Malgré tout, les compositions sont inspirées, et si les claviers portent pas mal d’émotions, ils restent disparates et attisent néanmoins la curiosité. L’album cependant manque d’efficacité car il ne dispense pas de titre surpuissant et suffisamment furieux pour marquer l’esprit. "I Svarta Solens Magi" est globalement le titre le plus intéressant de "Nordarikets Strid" avec "Offerbal Till Gudarna". J’apprécie aussi la reprise de GNIPAHÅLAN, "I Nordisk Vrede", qui dénote par son côté léthargique des leads et ses claviers vampirisant. Après quid de l’œuf et de la poule sachant que GNIPAHÅLAN est un autre festin conduit par Swartadauþuz… Bref, notez que l’album suivant "Föllo Afv Svavel, Lifvet Dimridå" est un petit monument en soi, malsain à souhait et toujours boursoufflé par les gelures.

Swartadauþuz donne tout sur chacun de ses nombreux albums (suivant les entités avec lesquelles il les compose), et "Nordarikets Strid" ne manque de rien si ce n’est ce petit soupçon majestueux qui lui permettrait de jouer à égalité avec le futur petit frère. Tout amateur de Black Metal Symphonique acéré et possédé se doit cependant d’écouter les œuvres de Swartadauþuz et notamment ce premier GREVE qui en a sous le pied mais qui ne convole pas encore tout à fait au firmament avec les autres diables sortis d’autres tréfonds (VARGRAV, OLIO TÄHTIEN TAKANA, GNIPAHÅLAN notamment…).

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