En écoutant ce très bon album de nos compatriotes de IXION avec leur Doom/Death supra-atmosphérique, impossible de ne pas se sentir léviter l’espace d’un instant. Beaucoup de choses m’attirent dans les œuvres de Julien Prat. D’abord, la sensibilité de l’auteur à l’astrophysique, à la musique électronique et au Metal pachydermique me vont droit au cœur. Et puis le mariage qu’il arrive à faire entre un Doom liquoreux point trop lugubre, des élans Death jamais bien vigoureux et des effets sonores proches de l’IDM me ravissent.
"L’Adieu Aux Étoiles" est aussi cet album (le quatrième de la discographie) du retour d’un traditionnel Doom/Death chez IXION après un "Return" (2017) bien plus empreint des matières éthérées de l’Electronica et aux sonorités parfois Pop, et un "Enfant De La Nuit" (2015) stellaire et enluminé. En conservant cet alliage audacieux entre Metal et Électro, Julien Prat arrive à trouver des riffs à la densité profonde et à l’émotion parlante ("The Great Achievement"). Son growl ténébreux se couple parfaitement au chant clair de Yannick Dilly sur des titres majestueux tels que "The Black Veil", "Pulsing Worlds".
Album du crépuscule ou de la nuit, "L’Adieu Aux Étoiles" pointe du doigt dans la direction du céleste. Il respire doucereusement cette mélancolie de fin du jour, lorsque la nature se fait de plus en plus discrète au fur et à mesure que les rayons rougeoyants quittent l’horizon. De quoi prendre l’apparence d’un de ces rapaces de la nuit et d’entamer le premier vol.