Gråande est un projet parallèle de Nachtzeit, tête pensante de Lustre (et d’une ribambelle d’autres groupes plus ou moins connus et actifs), avec la collaboration de Nichil au chant (qui lui m’est totalement inconnu). Le duo n’a pour l’instant sorti que l’EP que je vais présentement chroniquer, en 2023.

La question que je me posais en découvrant Gråande était : va-t-on se retrouver en présence d’un clone plus ou moins assumé de Lustre, donc la signature est très spécifique ? La réponse est oui et non. Oui car on retrouve des sonorités de clavier qui ne dénoteraient absolument pas dans l’une des (très) nombreuses sorties du one-man band Suédois. Non, eh bien pour tout le reste en fait. On a là deux titres de black ambient répétitifs et hypnotiques, 22 minutes qui ne révolutionnent absolument pas le genre mais en tirent le meilleur pour qu’on passe un bon moment. L’idée de prendre un autre chanteur est excellente pour vraiment différencier ce projet des autres, et la qualité du son est excellente (mention spéciale à la basse, dont la ligne n’est pas mirobolante mais qui a le mérite d’être très présente, c’est assez rare dans le black metal pour être souligné). Le second titre est clairement le meilleur des deux et résume parfaitement ce que j’essaie de décrire dans ces lignes, nous assénant sans répit un riff répétitif et une mélodie au clavier dans un élan qui pourrait sembler monotone mais qui au final atteint son apogée dans un changement d'accord surprenant mais excellement bien senti.

Si vous êtes un amateur de black ambient, je pense que vous pouvez sereinement vous lancer dans l’écoute de cet EP. Au pire, vous aurez perdu vingt minutes de votre vie, au mieux, vous allez en redemander et, comme moi, guetter la suite avec impatience.