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Wormwood - Arkivet
Chronique par Storm - Publiée le 08/12/2025
Wormwood - Arkivet
Note : 4.5/6
Genre : Progressive/Melodic Black Metal
Année : 2021
Label : Black Lodge Records
Pays : Suède
Durée : 46:44
Tracklist :
1.
The Archive
07:09
2.
Overgrowth
05:17
3.
End of Message
06:32
4.
My Northern Heart
06:26
5.
Ensamheten
05:44
6.
The Slow Drown
06:29
7.
The Gentle Touch of Humanity
09:07

Avec ce design sobre et pur de la pochette, WORMWOOD semble s’être véritablement incliné sur une pente douce et profitable. Faisant varier leur Black Metal mélodique originel sous des travers bien plus épiques, progressifs et soyeux, nos chers Suédois ont pris de la hauteur et paraissent assurés de gagner les portes du panthéon de la postérité. Déjà trois albums au compteur et à l’évidence aucun déchet n’est à noter. Mieux encore, cette progression est perceptible et s’établit en douceur, par petites touches, et avec un soin mesuré et rigoureux. Le précédent album "Nattarvet" avait déjà produit de sacrés émules (notamment, il a été nommé pour différentes récompenses) et a su embrasser un public de plus en plus large et non circonscrit aux seuls aficionados du Black Metal.

Car dès les débuts de "Arkivet" (littéralement [i]L’Archive[fi]), le professionnalisme et le talent toquent simultanément à notre porte d’écoute. Nulle tergiversation, nulle approximation, le résultat force le respect. Si "The Archive" emballe son monde avec sa fluidité musicale sacrément véloce, voilà que déjà au milieu du titre, peu après la troisième minute, des éléments à la DIRE STRAITS font leur apparition avec leurs lignes mélodiques superbes. Le concours vocal de Nine particulièrement inspiré, auquel s’additionnent aussi ceux de deux invités (Walter Basile et Moa Sjölander), fait de la fin de ce titre un moment quasi extatique. Et cette belle ouverture ne s’arrêtera pas là, car "Overgrowth" lui emboîte le pas avec son clavier et ses passages atmosphériques (écoutez-moi ce climax autour de la troisième minute), et un solo bien envolé…

D’ailleurs, s’il me fallait vous parler que d’un unique titre, "End Of Message" aurait l’ambition de prendre davantage sa part et de place au sein de cette chronique. Véritable dentelle mélodique au caractère épique bien trempé, ce titre est garni de leads résolument beaux. Et que dire des deux solos que les chœurs d’un clavier subliment ? Charnels, nos yeux s’écarquillent de plaisir tout comme nos neurones se nourrissent. Décidément, WORMWOOD sait être généreux avec son auditoire et son public. "Arkivet" a une portée aussi philosophique, car – à l’instar de son titre évocateur, utilisé en Suède pour désigner le testament, et de sa pochette au blanc immaculé – le groupe y décrit ce qui pourrait rester des archives de l’humanité lorsque le monde ne sera plus. Avec un discours centré sur la destruction et la belligérance humaine face à la Nature, WORMWOOD a une portée et une vision très actuelles en ce sens.

L’album est excellemment produit et efficace. Je reste un peu sur ma faim concernant deux titres qui, à mon sens, ont davantage de difficulté à décoller que les autres : "Ensamheten" et "The Slow Drown". De mon point de vue, les quatre premiers titres sont tout bonnement excellents et la fin de l’album est un peu en deçà. Mention très honorable à la plus Black Metal "The Gentle Touch Of Humanity", à ses passages un peu FLOYD-iens qui préfigurent déjà ce que seront les prochaines habitudes de WORMWOOD sur leur futur album "The Star". Petite critique de ma part, mais ne vous trompez pas, nos Suédois sont au-dessus de la mêlée et invariablement progressent. "Arkivet" en a sacrément dans la besace, c’est un album sacrément fourmillant.

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