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Ars Hmu - Empire Of Impurity
Chronique par Storm - Publiée le 09/12/2025
Ars Hmu - Empire Of Impurity
Note : 4/6
Genre : Atmospheric/Ambiant Black Metal
Année : 2022
Label : Amor Fati Productions
Pays : Suède
Durée : 44:30
Tracklist :
1.
Immoral Path
11:13
2.
Profane Kingdom
11:19
3.
Stalking Arrival of Possession
10:14
4.
Tristitia In Iniquitatem
11:44

Vous savez, les artworks parfois ne payent pas de mine. S’ils en disent très souvent long sur le contenu musical, ils trahissent parfois et/ou ne rendent pas honneur à leurs artistes. Ils ont le défaut majeur d’arrêter les incurieux ou mais, à vrai dire, on s’en fout un peu. Celui qui nous intéresse ce jour n’est pas fameux, mais bref, passons, là n’est point l’essentiel justement. Avec un trio fanatique et pathologique tel que celui-ci : Swartadauþuz, Esoterica et Likpredikaren, et déjà en poste sur de nombreux autres projets (SECRETS, NATTFÄRD…), quelque chose d’aimanté et de suprêmement attirant se dévoile du côté d’un gouffre béant et vorace.

Alors, s’il n’a rien de neuf sous le soleil de Satan, cette nouvelle entité échouée sur les rives d’un des fleuves des Enfers développe des caractères étranges d’un Black Metal foncièrement atmosphérique qu’une grisaille de riffs et des nappes de claviers viennent conforter dans sa part de mystère. Quatre longs titres, dont un de pur Ambient faisant office de remontée possible à la surface, le ténébreux nommé "Tristitia In Iniquitatem", vont tacher votre cervelle plus ou moins durablement selon le degré de fréquence et d’intensité d’exposition à cet ébouillantement sonore. Et il est vrai qu’il y a quelque chose d’un Ambient suffoquant et vaporeux qui sourcille au contact de ses riffs sombres et ténébreux.

Ce bal funeste, où danseraient de manière désarticulée des spectres, fait son ouverture dès la très réussie "Immoral Path" qui s’épanche dans une valse démoniaque sous les candélabres d’un riffing hypnotique et les scansions invocatrices de Likpredikaren toujours prodigieux à ce jeu. Les onze minutes de ce premier titre sont sacrément bien maîtrisées et passionnantes. Elles me font vivre, depuis un balcon caché, ce spectacle macabre des créatures et des âmes, tout en me permettant d’observer leurs coutumes d’agitation frénétique. "Immoral Path" a ce pouvoir de nous happer la conscience ou d’en sucer sa substance. Pour la petite anecdote, vous entendrez aussi vers la septième minute un riff qui vous fera penser furieusement à celui du titre "The Loud Music Of The Sky" de SUMMONING.

"Stalking Arrival Of Possession" est cet autre titre primordial de l’album. À l’instar de "Immoral Path", ses dix autres minutes vont nous faire entrapercevoir une clepsydre mortelle. Avec cette lancinance vénéneuse, l’atmosphère générale va vous contaminer cette fois-ci la moelle pour mieux pénétrer votre liquide céphalo-rachidien avec les dommages que l’on sait. Tout à la fois vampirique et malicieusement noirâtre, cette composition de l’incroyable Swartadauþuz possède suffisamment d’accroches pour vous embarquer dans sa propre infernalité. Piégé et condamné, il vous faudra attendre les dernières invocations de Likpredikaren et les dernières nappes funestes d’un clavier énigmatique pour enfin renoncer à la fatalité.

"Tristitia In Iniquitatem" va clôturer cet album de la plus sombre des manières. Pièce de Dark Ambient que ne renierait pas un GUSTAF HILDEBRAND ou les KEROVNIAN par exemple, elle ouvre les portes du Pandémonium en nous laissant voir les rougeoyantes horreurs qui nous attendent. Cette pièce majestueuse nous guide au son d’un violon introspectif, de tourbillons de sons qui sourdent des profondeurs suppurantes et d’échos bourdonnants. Le tragique s’invite tout du long de ses plus de onze minutes et confère à celles-ci une désespérance et des projets insanes… Swartadauþuz aura encore réussi son coup avec ARS HMU. Derrière ce nom énigmatique se cache donc un Ambient Black Atmosphérique sobrement beau et d’une grisaille absolue. "Empire Of Impurity" est ensorcelant, hanté, et agite des ombres inquiétantes en nous. Il plaira aux forces intranquilles et aux plus obscurs d’entre-vous.

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