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Denevér - A Vérivók Krónikái
Chronique par Storm - Publiée le 10/12/2025
Denevér - A Vérivók Krónikái
Note : 3.5/6
Genre : Black Metal
Année : 2023
Label : Metal Ör Die Records
Pays : Hongrie
Durée : 44:51
Tracklist :
1.
Intro
01:52
2.
Az első vámpír
04:44
3.
Elzárva a világ elől
04:25
4.
A kárhozottak királynője
07:01
5.
Alakváltó
05:09
6.
Istenek húsa és vére
04:44
7.
Véredtől újjáéledek
04:35
8.
Vérszomj
04:13
9.
Vetala
07:02
10.
Outro
01:06

One-man-band hongrois, DENEVÉR, nous pond un deuxième album qui sent bon la moiteur humide et infecte des caves de souterrains fantomatiques. Et en retournant la terre aux alentours, ô magie, nous pourrions y découvrir notre propre squelette, avec quelques lambeaux de chair et y percevoir aussi l’expression de notre visage mutilé sous la torture des démons endémiques. Mais quelque chose d’autre schlingue dans ce merdier, dans ce charnier à ciel ouvert ; des bruits semblent dégouliner de la terre, et ses éructations sont des cris de plaisir nécrophiles. Entremettant des positions sordides, ces démons soumettraient nos corps pourris à leurs plus irascibles désirs.

Après une introduction assez somptueuse je dois bien le dire, et c’est à noter tant souvent cet exercice est une zone de remplissage inutile si ce n’est de valider un nombre de tracks plus conséquent, DENEVÉR rempile à nouveau, puisqu’il s’agit du second album, pour nous incarcérer de force dans ce Black Metal cru et hanté. Habité comme le sont les Finlandais de SARGEIST ou l’irrépréhensible album de HEKEL : "De Dodenvaart", le chant fait mouche tant il semble incanter l’épouvantable et prendre possession du peu de reste de nous. Oscillant entre blasts impeccables et accalmies salvatrices, Tibor Terebesi anime cet album, certes un peu homogène, avec une belle conviction. Ainsi les leads sont finement trouvés et rendent un aspect mélodique intéressant à un Black Metal sombre et quelque peu furieux.

La Hongrie a toujours su enfanter des rejetons malsains et voraces. Je pense notamment aux grands frères que sont SEAR BLISS, dont Winter le claviériste nous gratifiera par la suite de la naissance du splendide projet FOREST SILENCE, BURZUM-ien dans l’âme et les viscères. D’ailleurs, petit aparté mais je ne saurais que trop vous conseiller l’écoute de leur discographie pour vos prochaines soirées hivernales ou vos promenades nocturnes… DENEVÉR semble trouver une place similaire aux travaux de NEFARIOUS sous le soleil noir du Black Metal, même si ses compatriotes semblent animés par la même misanthropie, quoique plus guerrière et agressive.

DENEVÉR, à l’instar des gothico-romantiques de la scène extrême, s’anime d’histoires de vampires et d’autres horreurs absolues. À l’image de cette pochette équivoque où trônent la comtesse Bathory et Nosferatu le vampire de Friedrich Wilhelm Murnau, Tibor Terebesi nous relate ces histoires délirantes et fantasmées qui conservent toujours leur part d’aura et de mystère. Un mot sur la production qui est intéressante, ni trop opulente ni trop saillante et abrasive, elle permet à cet album de lorgner vers le Raw sans trop s’en offusquer. Si vous deviez n’écouter que trois titres, je vous conseillerais de vous laisser porter par "Az Elsõ Vámpír", "Elzárva A Világ Elõ", et "Véredtõl Újjáéledek".

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