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Agalloch - Ashes Against The Grain
Chronique par S. - Publiée le 11/04/2010
Agalloch - Ashes Against The Grain
Note : 6/6
Genre : Pagan/dark metal
Année : 2006
Label : The End Records
Pays : États-Unis
Durée : 59:49
Tracklist :
1. Limbs
2. Falling Snow
3. This White Mountain on Which You Will Die
4. Fire Above, Ice Below
5. Not Unlike the Waves
6. Our Fortress Is Burning... I
7. Our Fortress Is Burning... II - Bloodbirds
8. Our Fortress Is Burning... III - The Grain
Avertissement :
Vous lisez une chronique archive (susceptible d’être réécrite). Jacques Chirac était certainement encore président et nous des jouvenceaux avec autant de poils aux couilles que dans les oreilles. Nous vous demandons une certaine indulgence si vous trouvez cette rédaction abracadabrantesque.
Agalloch fait partie de ces rares groupes dont il est difficile d’accoler une étiquette, tant leur musique est unique, un condensé d’une multitude d’influences. Eux-mêmes clament haut et fort leur envie de sortir des sentiers battus, en mélangeant des touches de tous les styles, aussi bien du black metal que du gothic doom, du neofolk, de l’indus/ambiant jusqu’au post-rock.
Ashes against the grain est le successeur de The mantle, sorti quatre ans auparavant, dont beaucoup s’accordent à dire qu’il s’agit de la référence ultime de la formation américaine. Défi de taille à relever avec ce nouveau-né, par conséquent.
Les quatre individus distillent sur près d’une heure un metal riche en émotions, dont la principale est la nostalgie, pour ma part le sentiment le plus noble qu’il soit dans l’univers musical. Le rythme est pour partie très atmosphérique, pour inviter l’auditeur dans un voyage spirituel, au gré des mélodies dignes d’un travail d’orfèvre. La guitare est souvent mise en avant, notamment sur le morceau Limbs, introduite par un piano dramatique, les notes célestes développent une ambiance des plus solennelles, l’impression d’être téléporté des kilomètres par-delà la surface du sol, libre, serein…
Et que dire du titre « Fire above, Ice below », parmi les rares à me mettre la chair de poule. Vous connaissez, ce sentiment, rester les yeux fermés, en savourant de la manière la plus brute possible ; une ballade poétique, dont la composante épique va crescendo, métaphore de la beauté dans son plus simple appareil. Dix minutes d’exaltation des sens…
Le troisième morceau à évoquer est l’incontournable Bloodbirds, où la nostalgie est poussée à son paroxysme, avec ce long solo hypnotique tenant en haleine ce solitaire et envouté public que je suis, d’autant plus qu’il est question du sort funeste de la Nature, identifiée comme une forteresse en flamme… « The god of man is a failure - Our fortress is burning against the grain of the shattered sky ».

Inutile de rallonger le champ lexical de la perfection et de la beauté, vous l’aurez compris par vous-même. Des musiciens talentueux, pour un groupe d’exception. Une aura qui dépasse les frontières et les âges. Cet opus figure parmi mes références de premier choix dans la sphère metal. Une musique qui se vit. Incontournable.