Drudkh est vraiment mystérieux. Duo ukrainien récemment formé, qui ne transmet jamais la moindre info, refusant toute interview. Signé sur le label anglais Supernal Music, l?étrange entité a sorti cette année « The Swan Road », un album époustouflant de black metal atmosphérique.

Drudkh signifie « bois » en sanskrit, un vieux dialecte indo-européen et c'est toujours autour du thème de la nature que tourne le groupe ainsi qu'autour du paganisme slave.

Je dois dire que ce dernier album dénote des derniers, en particulier de « Autumn Aurora » car la musique a énormément gagné en maturité (de composition comme de structure) et c?est là l?élément qui fait de ce « The Swan Road » l'album le plus abouti de leur discographie.
Certains pourraient déplorer l'absence de samples « naturels » (forêts, oiseaux) et également la diminution massive de guitares sèches, qui étaient très présentes sur « Autumn Aurora ». Drudkh s'éloigne considérablement de ses influences liées à Burzum pour se rapprocher tantôt du folklore, (et paradoxalement) tantôt d?une brutalité néanmoins maîtrisée et magistrale.

Les compositions sont bien plus élaborées mais celles-ci ne tombent pas dans le bidouillage comme c?est le cas dans certains groupes de Pagan. L'intro est une courte piste où une guitare saturée joue un air mélancolique, en la présence d'un piano demeurant discret. Le morceau que je préfère est la troisième piste « Blood » débutant sur un air joué à la guitare acoustique, triste et folklorique, caractère indéniablement beau et séduisant des pays de l'Est ; puis commence un riff de guitare magnifique, qui me resta dans l'esprit pour longtemps. Mélodique, oui, mais l'oeuvre n'en reste pas moins « brutale » comme l'atteste certains passages plus rapides et également la voix gutturale du chanteur.

La production, quand à elle, reste très bonne et adéquate à l?ambiance spéciale que génère Drudkh.

Album superbe, supérieur au dernier.