Note : 4.5/6
Tracklist :1.
Northern Wind
01:56
2.
Runic Stone
02:31
3.
Myth From The Mountains
04:11
4.
From The Deepest Darkness Rises The Strongest Light
04:14
5.
Tales From A Forgotten Folk
02:43
6.
Sacred Mead From The Pagan Mountains
03:58
7.
When Victorious They Rode The Seas
04:02
8.
Berkana
02:58
9.
And The Ancestral Flame Shall Never Fade
04:31
10.
Battle Song
03:57
11.
Horns Raised On Glorious Nights
04:12
12.
Vogesen
04:57
13.
Invocations Of Tyr And Odin At The Dawn Of War
03:00
14.
The Thousand Swords Of The Sunwheel
02:32
15.
Tiwas Carved On Shields
03:37
16.
Autumn Equinox
02:04
Avertissement :
Vous lisez une chronique archive (susceptible d’être réécrite). Jacques Chirac était certainement encore président et nous des jouvenceaux avec autant de poils aux couilles que dans les oreilles. Nous vous demandons une certaine indulgence si vous trouvez cette rédaction abracadabrantesque.
Jadis, en terres nordiques, loin du matérialisme et du machinisme de notre époque, où le Dieu unique n’existait pas, au profit d’un polythéisme bien ancré dans les mœurs, vivait une femme répondant au nom de Runahild. Cette dernière jouissait d’un dévouement sans limite pour ses contrées et ses dieux ; aussi décida-t-elle de mettre en musique ces sentiments multiples, album au nom quelque peu évocateur : « And the ancestral pagan flame shall never fade ».
La première prise en main concerne l’artwork, particulièrement réussi ; il est l’œuvre de Kogaion Art, qui commence à percer dans le milieu pour la qualité de réalisation, Wedard, Wodensthrone ou l’illustre Vinterriket sont autant de formations ayant déjà fait appel à ses services. Le livret est comme on pouvait s’y attendre riche en illustrations, dans un registre très rustique, à la manière d’un Kroda. On retrouve les textes, des paysages épurés et des clichés de la demoiselle, dans un style monochrome, comme délavé par les années passées.
Première approche visuelle qui traduit parfaitement l’état d’esprit reposant sur les lignes musicales. Eliwagar est un projet de Pagan Folk dans son essence la plus pure. Aucun élément contemporain n’est perceptible, tous les instruments sont tous l’œuvre d’une autre époque ou presque : le concertina, sorte d’accordéon miniature, flûtes soprano, alto et irlandaise, mandoline, petite harpe à 12 cordes, clavier, petit tambour traditionnel nommé bodhrán et diverses percussions.
Ecouter Eliwagar, c’est un peu replonger dans des temps anciens, comme un conte narré au coin du feu par la multi-instrumentiste Runahild. Des textes traitant de l’héritage spirituel, des ancêtres, de la force des valeurs, sans occulter l’importance que revêt la culture germano-scandinave aux yeux de l’artiste. La musique se veut alors la fidèle transcription de l’ensemble de ces éléments, des mélodies douces, calmes, païennes, souvent dénuées de rythmique, portées par une voix relativement atypique mais chaleureuse.
Parmi ces seize titres proposés, mon coup de cœur a irrésistiblement été attiré par le morceau « Invocation of Tyr and Odin at the Dawn of War », pour son coté incantatoire, comme l’intitulé le laisse facilement présager.
Un album riche, qui transportera votre esprit pendant près d’une heure en des temps et terres oubliés ; une œuvre de Pagan Folk au visage quelque peu inhabituel dans le paysage musical folklorique, différent d’un Lord Wind, moins sophistiqué qu’un Stille Volk mais cette simplicité en fait ici un atout indéniable. A vous de vous laisser tenter.