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Amesoeurs - Ruines Humaines
Chronique par C. - Publiée le 26/05/2007
Amesoeurs - Ruines Humaines
Note : 5/6
Genre : Cold Black Rock
Année : 2006
Label : Northern Silence Productions
Pays : France
Durée : 16:03
Tracklist :
1. Bonheur amputé
2. Ruines humaines
3. Faiblesse des sens
Avertissement :
Vous lisez une chronique archive (susceptible d’être réécrite). Jacques Chirac était certainement encore président et nous des jouvenceaux avec autant de poils aux couilles que dans les oreilles. Nous vous demandons une certaine indulgence si vous trouvez cette rédaction abracadabrantesque.
Avec l'enthousiasme provoqué par la dernière production d'Alcest c'est avec intérêt que je suis penché sur Amesoeurs, un side-project de Neige se voulant plus influencé par certaines pointures rock/shoegaze telles qu'Anne Clark ou The Cure. On sent que le groupe a préféré une entrée réussie en peaufinant le visuel du mini jusqu'au bout du livret et en optant pour l'enregistrement studio.
On ressent dès les premières minutes le travail accompli par le duo, et ce à travers la richesse des compositions. Chaque instrument possède son grain personnel, se détachant finement l'un de l'autre et s'accordant avec brio. Ainsi la basse développe-t-elle un rythme prenant et original sur le titre éponyme ou se met-elle en avant pour finaliser « Bonheur Amputé ». Mention spéciale aux percussions, qui, habiles et mattes, nous font glisser au grès des morceaux en variant subtilement les patterns.
Le ressentit des morceau se veut donc rock, en effet, mais à dominante émotive. Tristesse et rancœur émanent ainsi des riffs, inspirés du dégoût que peut suggérer l'ère industrielle selon les dires du groupe, spleen également retrouvé au sein des paroles. Des passages plus sombres et plus froids nuancent cependant les pistes sans pour autant les orienter vers de la violence pure, le mini restant assez proche de la mélancolie et du vague à l'âme d'Alcest.
Les vocaux apportent aussi leur touche de singularité aux compositions, alternant entre les vocalises brûlantes et criardes de Neige ou le chant clair plus traditionnel d'Audrey, la bassiste. Quelques maladresses, modiques mais notables, résident toutefois dans leur exécution.
« Ruines Humaines », malgré sa trop courte durée, apporte un souffle d'originalité en se démarquant par un style alternatif et personnel. L'atmosphère de l'opus déborde de chagrin, de révolte et de frustration tandis que l'instrumentale se fait aérée et agréable à l'écoute. Certains redouteront le côté « Kyo » du projet mais le travail est là, et le mélange osé mais réussit.