Note : 5/6
Tracklist :1.
Wake
04:19
2.
Sterile Prophet
04:18
3.
Circle of Shit
04:54
4.
Hunter
04:39
5.
Gift from Heaven
07:45
6.
Amoral
04:56
7.
Angel Domain
03:55
8.
Kingdom Come
05:34
9.
Time, Death and Wastefulness
06:12
10.
Frail
05:25
11.
Almost Heaven
05:40
Avertissement :
Vous lisez une chronique archive (susceptible d’être réécrite). Jacques Chirac était certainement encore président et nous des jouvenceaux avec autant de poils aux couilles que dans les oreilles. Nous vous demandons une certaine indulgence si vous trouvez cette rédaction abracadabrantesque.
Le voici... Voici l'album, qui à mon sens, personnalise le mieux la carrière de Godflesh et toute son essence... En 1996, à la sortie de ce "Song Of Love And Hate", le groupe est arrivé à une période charnière de son évolution, après la lourdeur metallique d'un "Streetcleaner", putride à souhait, mais aussi devant une époque plus avant-gardiste, avec par exemple l'étrange "Love And Hate In Dub"... Et avec les chroniques que j'ai tapé sur le combo dernièrement, inutile de faire plus longtemps du remplissage sur ce chef d'oeuvre, partons tout de suite à la rencontre de son essence même...
Du moins, il faut tout de même noter l'apparition, enfin, d'une véritable batterie, tenue d'une baguette de fer par Brian Mantia qui se greffe aux rythmes d'antan, toujours élaborés par une boite à rythme glaciale, contribuant à maintenir l'ambiance générale dans le souffre, l'agressivité et la pesanteur propres à chaque ville empoisonnée... Plus généralement, on sent toujours le souffle metal industriel planer sur cette rondelle, aux guitares lourdes, lancinantes, et saccadées... Néanmoins, les structures évoluent nettement, passant de l'indus pur à des plans plus alambiqués, aux rythmiques éclectiques, entre indus tribal, coldwave, voire même hip hop !
Voix claires ésotériques, vocaux agressifs, tout explose, tout se mélange, mais rien ne se ressemble, et ce serait bien à cela que se caractérise "Songs Of Love And Hate", une explosion de structures et de sens, évoluant entre diverses influences, brassant large, mais cette évolution se fait dans un sens unique, encore une fois, celle du feeling propre à Godflesh, qui a le génie de proposer une oeuvre défiant les limites techniques et musicales en enfermant l'auditeur dans le même monde ; Un monde toujours aussi froid et inhumain, sans compassion, dans lequel le vice et l'amoralité évoluent en tant que machine, les hommes n'étant que des pantins...
Que dire de plus d'une oeuvre pareille ? Il n'y a pas de mots, il s'agit avant tout d'une atmosphère que seule la musique peut rendre compte...