Si les dernières réalisations de Nuit Noire amènent à de nombreux débats sur ce qu'est devenu ce groupe toulousain, il est bon de se replonger dans les premières démos du duo. Somewhere in the Nightpast est à l'époque déjà la sixième offrande après quatre ans d'activité. Cette démo consiste en un réenregistrement d'anciens titres. Leur musique est plutôt originale et captivante ; les riffs ont un coté énigmatique et sont parfois teintés d'influences punk en étant rapidement interprétés ; en compagnie des nombreuses mises en avant de la guitare et des vocaux gémissants, presque enfantins oserais-je dire, la musique se voit gratifiée d'un certain brin de folie. L'autre point significatif est la réverbération exagérément marquée, ce qui est loin d'être un défaut dans leur cas, elle rend en effet une sensation d'obscurité, celle d'être finalement plongé au milieu de nulle part dans la pénombre, comme le laisse penser le titre. Le groupe maîtrise d'ailleurs parfaitement le concept, puisqu'on peut lire dans l'artwork la phrase suivante : « Our music is descended from another world, this world is called Nuit Noire ».
Une démo mêlant habilement les caractères déjantés et obscurs, les déçus des albums pourraient trouver ici leur compte. Une nuance toutefois : malgré le fait qu'ils fassent partie intégrante de l'atmosphère, les vocaux ont tendance à fortement agacer à la longue, et constituent ainsi mon principal regret vis-à-vis de ce Somewhere in the Nightpast. C'est fort dommage puisque musicalement ça accroche sévère...