Note : 5.5/6
Tracklist :
1. Tragical Memories
2. Cursed Destiny
3. Seclusion
4. The Prophetess
5. Hope
6. Crimson Tale
7. Conception
8. Enclosed
Avertissement :
Vous lisez une chronique archive (susceptible d’être réécrite). Jacques Chirac était certainement encore président et nous des jouvenceaux avec autant de poils aux couilles que dans les oreilles. Nous vous demandons une certaine indulgence si vous trouvez cette rédaction abracadabrantesque.
Non, ce ne sera pas le jeu vidéo qui sera ici chroniqué mais bien le groupe parisien fondé en 1996. Fort de 2 albums, Emanate en 1999, et The Last Bewitchement en 2002, tous deux injustement inconnus du milieu, Penumbra livre ici un album suintant de références diverses et variées, tel le classique, le black, et même musique du monde et traditionnelles.
Léger bémol au visuel qui ne casse pas trois pattes à un canard, malgré quelques illustrations qui ne sont pas sans rappeler les visions psychédéliques et chamaniques du Blueberry de Jan Kounen. Mais après tout, tout ceci n’est que l’emballage…
Une des particularités de cet album concept est d’avoir 3 superbes voix (pour 3 personnages différents): une masculine claire, une masculine type black, enfin la voix d’Anita, lyrique, sensuelle, énergique, fabuleuse. Elle possède réellement un timbre particulier et sa contribution à la qualité de l’album est considérable, ne serait-ce que sur le morceau The Prophetess, unique! Ajoutez à l’ensemble des chœurs masculins ou grégoriens pour la profondeur.
Une autre particularité, et pas des moindres, est l’utilisation d’instruments pour le moins incongrus comme la flute, la cornemuse, le hautbois (en plus d’orchestrations « classiques »); autant de sonorités qui apportent une réelle dimension aux constructions, d’autant plus difficiles à placer qu’une éventuelle « maladresse » serait sans rappel.
Pour ceux qui ne fonctionnent que par assimilation, Seclusion c’est un peu comme un bon Tristania en moins doom, ou un Within Temptation sans le côté pleurnichard…
Les passages violents et black sont légions au cours de ces 45 minutes d’écoute, servis par une guitare qui colle littéralement aux noreilles et des compos intelligentes et surprenantes. L’intensité arrive crescendo, tout spécialement sur le titre éponyme, ainsi que Conception, où une rythmique répétitive accompagne un chœur écrasant, ou encore Enclosed, pour caresser une hystérie à la fois dark et puissante dans la dernière minute.
Un album riche et complet, où se succèdent passages rapides voire black, à d’autres passages plus ambiants (Hope, Crimson Tail), des touches romantiques et désespérées, des sonorités orientales, riffs puissants, du classique, instruments folk…
Néanmoins, comme rien n’est parfait, quelques légères longueurs se font sentir ici et là, heureusement vite rattrapées quelques secondes plus tard.
En un mot comme en cent, un album sublime, parfois émouvant, qui vaut franchement le détour pour les amateurs du genre et pour les autres auditeurs ouverts d’esprit. Pour moi, un classique!