L'une des grandes attentes de ce début d'année 2007 pour tout maniaque du combo norvégien, plus largement de tout ce qui touche, de près ou de loin, au metal industriel... Attente qui est d'ailleurs justifiée par une franche évolution du groupe tant sur le visuel que sur la musique en elle-même. Red Harvest aurait-il eu l'idée de tourner sa veste au huitième album de sa respectable discographie ?

Et bien non, Red Harvest reste et restera industriel, mais sait tout de même se renouveler, à l'instar d'un Neurosis, sans pour autant se compromettre... Toujours une production apocalyptique, étrange, presque étouffante, pour cette heure de metal industriel poisseux et lourd ; Les éléments techno ont cependant presque disparu de la surface de la galette pour nous offrir un album sonnant résolument plus metal, plus épuré. On sent bien cette évolution à l'écoute de ces riffs de guitares bien plus faciles d'accès, plus accrocheurs en somme mais pourtant plus lents, massifs... Une facilité d'accès, de forme, de structures, qui ne veulent pas signifier que le groupe a perdu de sa saveur, au contraire.

Il est absolument impossible de comprendre cet album dès la première écoute, le son poisseux, peu clair ne le permettant pas. Les vocaux restent sales, haineux, pouvant sans difficulté compromettre une bonne partie des vocalistes black metal. Les guitares et les samples nauséeux semblent se mêler, se mélanger, se corrompre en une barrière de poisse sonore hypnotique, sale et répétitive (comme le très excellent "Hole In Me").

Un album jouissif, hypotique, au très sale goût de rouille, et de feraille...