Sacrificia Mortuorum est un groupe underground de la scène française. Le présent album est en fait la compilation de leurs deux premières entités sorties deux ans plus tôt, en 2001. Il sera nécessaire de faire la distinction entre chaque partie puisque assez différentes l'une de l'autre.
Commençons tout d'abord par « Ira Melanox », le son est assez bon dans l'ensemble et l'ambiance se veut haineuse et froide, soutenue par des compositions inspirées, souvent mid-tempo. Musicalement c'est structuré, nous avons même le privilège à une intro instrumentale des plus magnifiques qu'il soit sur « Elite Supremacy », emplie de mélancolie, d'une beauté cristalline ; dommage qu'il s'opère une rupture de continuité avec la suite du morceau. Mais au bout du compte, la partie Ira Melanox n'a que peu d'intérêt en soi. 
En effet, si l'on se réfère maintenant à leur démo « Dark Hymns of War », on change de cap, direction la négativité la plus totale, directement influencée par la vieille scène obscure polonaise, avec une production plus crasseuse. Une vision ténébreuse s'abat sur vous, grâce à des morceaux sans guitares, sans rythme, (« Gathering Before the Fight », « Old Warrior Memory », « Final Song Of Dark Destiny») seulement un clavier glacial et une voix qui l'est tout autant ; cette dernière est d'ailleurs bien plus dérangeante et éraillée, ce qui confère un argument supplémentaire pour porter cette démo comme étendard de la noirceur. Le clavier est l'indispensable instrument ici, sa sonorité apporte toute la substance nécessaire à l'atmosphère véhiculée. Petit bémol toutefois, la présence d'une boite à rythme donnant un léger goût d'inachevé. En résumé, une partie héritée d'un certain Taur-Nu-Fuin d'Infernum, assez proche musicalement.
A noter entre ces deux sections, trois morceaux bonus dont un plutôt inattendu : « La plainte de Roland », morceau folk mélancolique reprenant un chant traditionnel retraçant l'héroïsme du neveu de Charlemagne dans la bataille de Roncevaux. Parlons également de « Sounds of Melancoly », cette fois-ci le groupe s'exerce à l'aspect dépressif du Black Metal, sonnant très funéraire au début avec un orgue apportant la déchéance, soutenue par un rythme lent, avant de laisser place à la guitare sèche venant clore tout espoir par une mélodie très nostalgique renforcée par un clavier céleste.
Un bon album, ma foi assez hétérogène, touchant un peu à tout. Chacun devrait y trouver son compte.