Seigneur Voland est un groupe français non seulement reconnu pour sa musique, mais surtout pour ses agissements extra-musicaux, où cette microscène toulonnaise fit parler d'elle à la fin des années quatre vingt dix. Je ne développerai pas davantage ces faits divers et tâcherai de ne parler que de la musique.
Ce mcd est en fait le point d'orgue de Seigneur Voland, qui, au final, n'aura même pas sorti un album longue durée. Il présente cinq titres pour guère plus d'un quart d'heure. La production est plutôt correcte, offrant le soin à l'auditeur de profiter de tout le déferlement haineux contenu à l'intérieur de l'opus. Le rythme est violent, intense et quasiment permanent si l'on excepte l'outro « Agonie », enregistrée cinq ans plus tôt d'ailleurs ; la voix, aigüe, est poussée à l'extrême, et demeure très atypique. Malgré la violence permanente, les compositions sont teintées d'une réelle nostalgie, laissant développer une certaine ambiance mélancolique, voire même une sorte de cauchemar éveillé. Impression paradoxale qui anime ce mcd : entre être tiraillé par la bestialité constante et se faire saisir par cette once de mélancolie.
Au final nous avons une oeuvre correcte dans son ensemble, mais avec une outro largement dispensable, un tiers de la durée de l'oeuvre tout de même est à jeter ; seulement deux titres, très bons, sortent réellement du lot (« ...et autres germes... » et « Sur les ruines... »), un peu juste pour qu'il en ressorte un jugement convenable. En conclusion, même si ce mcd ne s'élève pas au rang de chef d'oeuvre, il en reste une appréciation plutôt positive de ma part.