C'est avec une pointe de nostalgie que je vais vous parler de Bathory et ce regretté Quorthon, qui nous a hélas quitté trop tôt. Bathory restera gravé à jamais dans l'Histoire du metal ; après avoir été l'un des géniteurs de ce genre extrême qu'est le Black Metal avec son album éponyme en 1984, il a été également l'un des précurseurs du « Viking Metal » amorcé avec Hammerheart six ans plus tard. C'est une poignée d'opus après que sort « Nordland I ». Le style s'est fortement amélioré et complexifié au fil du temps, a mûri pour aboutir à maturité ici. Auparavant à la voix hésitante et à la production imparfaite, il a su rectifier le tir pour nous sortir un album de qualité. L'empreinte héritée de ses ancêtres est très marquée, il fait un vibrant hommage à ses aïeux par des morceaux inspirés et épiques. Les choeurs demeurent très présents, donnant cette sensation d'épopée à travers les flots et terres scandinaves, renforcée par des samples d'oiseaux, de vagues et autres bruits naturels, propices à l'évasion.
Deux titres attirent l'attention, tout d'abord je citerais « Foreverdark Woods » à son intro sautillante à la cadence d'un trot de cheval, thème que l'on retrouve d'ailleurs au fil du morceau. Ensuite, on ne peut passer à coté du fabuleux « Mother Earth, Father Thunder », certainement le titre le plus testimonial de Quorthon vis-à-vis des éléments scandinaves. L'ambiance se veut le reflet d'une nature magnifiée par la grandeur et le caractère intensément touchant de la musique.
En résumé, Nordland I est sincèrement un bon album, n'ayant strictement aucun rapport à la première période de Bathory ; une évolution réussie, même si tout n'est pas parfait, dois-je quand même l'avouer.