Note : 5/6
Tracklist :
1. Aghartha
2. Big Church [Megszentségteleníthetetlenségeskedéseitekért]
3. Hunting & Gathering (Cydonia)
4. Alice
Avertissement :
Vous lisez une chronique archive (susceptible d’être réécrite). Jacques Chirac était certainement encore président et nous des jouvenceaux avec autant de poils aux couilles que dans les oreilles. Nous vous demandons une certaine indulgence si vous trouvez cette rédaction abracadabrantesque.
A l’écoute de Monoliths & Dimensions, deux questions se posent:
1. Combien de grammes d’alcool et de drogue doit-on avoir dans le sang pour pleinement apprécier la musique de duo américain?
2. Combien d’années d’avance a Sunn O))) sur la scène contemporaine?
Car ce n’est certes pas nouveau, la musique de Stephen O’Malley et Greg Anderson flirte avec les cieux, le bruit, l’aliénation, l’expérimental, le génie… ce qui soulève une nouvelle question: où commence le bruit, où s’arrête la musique? Leurs créations sont tellement étranges, spéciales, complexes que le cervelet se met en ébullition jusqu’à se détacher de cette musique intellectuelle et laisser la part belle aux sensations.
C’est ainsi la nature même du drone, tout le monde n’y est pas sensible et pour cause, tout le protocole de la musicalité est mis en pièce, aucune batterie ni percussion, aucun schéma couplet-refrain, (aucune mélodie?); or il s’agit ici de la meilleure performance de Sunn, raison de plus pour être dédiée aux amateurs de drone.
Une foule d’invités est à l’honneur sur cet album: une chanteuse madrigale, un compositeur roumain, un orchestre au complet, des producteurs de renom, etc… mais de loin le plus spectaculaire est Attila Csihar (Mayhem), qui livre une de ses plus remarquables prestations en délivrant des paroles mystico-énigmatiques, avec une voix claire mais sombrissime, apportant une inquiétante lourdeur à l’ensemble déjà bien dérangé…
En citant le nom d’Attila, notons le sous-titre à rallonge de Big Church, un mot hongrois de 44 lettres, scandé par un chœur autrichien irréaliste et guidé par le charismatique vocaliste.
Et concrètement, que se passe-t-il lors de l’écoute?
Dès les premiers instants, le bourdonnement caractéristique des basses abyssales envahit l’espace, l’air, l’audition, les veines, et s’infiltre directement dans l’inconscient. Mieux, ici plus que jamais, les sensations évoluent et mutent à chaque écoute.
Sunn O))) c’est fou. Sunn O))) ça s’infiltre partout, c’est imprévisible, c’est visionnaire, rarement une musique n’aura été aussi délicate à décrire avec des mots.
Un pure référence pour les amateurs du genre, juste chiant pour les autres…A vous de voir.