Sunn O))) - Oracle
Chronique par C. - Publiée le 29/05/2007
Sunn O))) - Oracle
Note : 5.5/6
Genre : Drone Doom
Année : 2007
Label : Southern Lord Recordings
Pays : États-Unis
Durée : 01:20:55
Tracklist :
1. Belülről pusztít
2. Orakulum
3. Helio)))Sophist
Avertissement :
Vous lisez une chronique archive (susceptible d’être réécrite). Jacques Chirac était certainement encore président et nous des jouvenceaux avec autant de poils aux couilles que dans les oreilles. Nous vous demandons une certaine indulgence si vous trouvez cette rédaction abracadabrantesque.
Forts d'une discographie touffue et de leur renommée croissante dans le milieu drone doom, Sunn O))) nous gratifie cette année d' « Oracle », nouveau longue durée au titre simple et profond, très attendu après un excellant « Black One » et le remarquable duo avec les nippons très productifs de Boris.
Le groupe officiant dans un drone de tradition, on tendrait à appréhender une certaine redondance propre au genre au travers des nouvelles compositions. La tendance se voit heureusement inversée, Sunn O))) nous exposant une nouvelle facette de ses talents en expérimentant habilement son doom tout en y ajoutant de nouveaux traits. En effet, à mi-chemin entre « White I » et « La Mort Noir dans Esch/Alzette », l'opus nous enveloppe d'un drone ambiant singulier, évasif, presque cosmique, mais sans s'exempter de cette habituelle dimension sombre et psychédélique propre au combo.
Les morceaux, toujours aussi amorphes et dépourvus d'organisation, s'enrichissent de samples de marteaux piqueurs et autres machines aux relents inquiétants qui consolident l'aura déjantée, chaotique de la musique, néanmoins exécutée avec une coutumière ferveur. L'épaisseur visqueuse des basses soutient une alternance de riffs abyssaux, lourds et fuyants, dépourvus d'harmonie et ne faisant qu'oppresser d'avantage l'auditeur au sein de l'atmosphère caverneuse et dérangeante voulue.
Pour mieux nous séquestrer dans l'écoute, de graves et gutturales paroles, parfois monocordes et profondes où de teneur plus insensée et soudaine, se jètent aléatoirement au fil de l'album, à l'instar de rares et frémissants coups de caisse claire ou de charleston.
Laissez vous envahir par cet « Oracle » brumeux et pernicieux, affreusement lourd et apathique. Inhumain, apocalyptique, Sunn O))) nous invite à un nouveau passage dimensionnel, au son plus soigné, aux structures moins étouffantes et brouillonnes que certaines œuvres antécédentes. Plus aboutit, plus « propre », ce très long album se veut indispensable pour tout idolâtre de drone. Une transe résolument déréistique.