Note : 5/6
Tracklist :
1. From the Curse, a Scourge...
2. The Omnipotent Codex
3. Conqueror & Warlord
4. Manifest My Intervention
5. Fortress
6. Retribution of the Lost Years (I, the Pastfinder III)
7. Conjuring the New Apocalypse
8. The Eclipse: Monument to the Empire / I. Sentence and Burden / II. The Voyage / III. The Restitution
9. Remains of the Covenant
10. Eternal Cycle of Delusion
Avertissement :
Vous lisez une chronique archive (susceptible d’être réécrite). Jacques Chirac était certainement encore président et nous des jouvenceaux avec autant de poils aux couilles que dans les oreilles. Nous vous demandons une certaine indulgence si vous trouvez cette rédaction abracadabrantesque.
L'année 2004 marque l'arrivée du septième album de The Chasm, après douze années de carrière. Septième album, certes, mais premier à pouvoir enfin bénéficier d'une distribution bien plus large, heureusement, pour la destruction complète de nos oreilles. Mais cette tardive et première véritable distribution est tout simplement incompréhensible, là où des groupes sans personnalité et sans âme sont signés à tour de bras, tandis que des combos bien plus talentueux et polyvalents restent dans l'ombre plusieurs années avant d'être reconnus. Surtout lorsque le line-up est composé du vocaliste Daniel Corchado, ex-Incantation et ex-Cenotaph, mais aussi de Julio Viterbo, ex-guitariste chez Shub Niggurath. Soit...
Déjà, il suffit de voir un peu le layout et les paroles de l'objet en question pour savoir à qui l'on a à faire ; clous, cuir, têtes de mort, artwork, apocalypse et bêtes infernales rendant fidèlement une ambiance ténébreuse et inquiétante, on sent là toute les influences esthétiques propre à un death metal ô combien mystique et morbide.
Chose que la musique en elle-même confirme bel et bien ; Introduction impériale et mélodique, comme prévenant d'un prochain millénaire ténébreux, et enfin... l'apocalypse... un death metal travaillé et assez complexe, mais empreint d'une sincérité qui fait grand plaisir à entendre. Un death épique même, qui sans avoir de liens avec l'école de Göteborg, distille de pures mélodies froides et impériales, à l'image d'une guerre entre bêtes infernales. Un death metal qui peut se traduire en une brillante synthèse entre les influences de Morbid Angel (le côté mystique et technique), Immolation (de même, mais en laissant en arrière le côté dysharmonique et compact) mais aussi Dissection (la mélodie et le feeling black metal) et pourquoi pas Bathory, époque "Blood Fire Death", mais en mineure partie, je l'accorde.
Un death metal qui se nourrit donc d'influences parfois black metal, mais aussi et surtout thrash metal, où les rythmiques bien catchy au long des longs titres renvoient à des plans dignes de Slayer, Sodom ou même Kreator. Ces passages headbangants, mais aussi ces mélodies froides et distinguées, permettent donc au groupe de tenir ses promesses : faire tenir la sauce sur plus d'une heure, et sur ses titres qui avoisinent les sept à neuf minutes, en blast, mélodies, breaks et contre-breaks, le tout en intelligence, le tout quasiment en génie...
Un excellent album, lourd et mélodique, sombre et mystique, catchy mais rapide, le metal extrême comme il devrait être interprété plus souvent, respectueux de la vieille école, mais sans se passer d'une personnalité propre.