Todesstoss est un petit one-man-band très discret de la scène bavaroise. Martin Lang, seul homme à la barre de ce projet, ne joue dans aucun autre groupe, Todesstoss présentant une discographie fournie. Même si un album et quelques EP ont été sortit, "Pantherwelle" est bien une démo et la dernière production du one-man-band. La durée de cette cassette est très courte (moins d'un quart d'heure), les titres concis et au nombre de trois. Derrière cette pochette d'une rare laideur se trouve un black métal très UG, plutôt minimaliste et lent.
"Pantherwelle", piste dépourvue de vocaux, annonce d'emblée la direction musicale du projet. La BàR est mise en retrait, très simpliste et tellement caverneuse que l'on confondrait grosse caisse et caisse claire. Le jeu de guitare est quand à lui plus sophistiqué. Les distorsions sont faibles ce qui permet de bien discerner les riffs, bien que la qualité sonore soit grave et sourde. La rythmique varie, de mid-tempo à tempo lent. Les notes sont très énigmatiques, mystérieuses ou même barrées et dissonantes. La musique est très primaire ce qui instaure une ambiance glauque et lugubre, bien que la composition n'atteigne pas un sommet de recherche et d'efficacité. On reste tout de même pris par cet aura ténébreuse et mystique, presque onirique, apathique et parfois martiale. L'ensemble est très singulier, difficile de dénoter des influences à cet étrange musique, bien la qualité du black métal ne soit pas poussée à son paroxysme.
Second morceau, les vocaux apparaissent, et quels vocaux! Martin Lang hurle avec hystérie, et sa voix est extrêmement proche des plaintes de Nattramn, aiguës et déchirantes. Si l'on ne se met pas dedans, il est évident que ce genre de voix fasse sourire. La structure de ce titre est tout aussi particulière que son précédent : percussions intermittentes, riffs tirant en longueurs mais néanmoins très aérés... On dénote, malgré la proéminence exagérée des vocaux, quelques riffs bien accrocheurs, surtout en fin de morceau. L'ambiance se fait nostalgique, accrocheuse et nous entraîne en une douce mélancolie. Le son est toujours très UG et caverneux, on ne peut plus sale, mais chaque instrument est perceptible tant la musique est dépouillée, allégée de trop fortes distorsions. Martin Lang crie au désespoir (en allemand) tel un loup aux soirs de pleine lune, dommage que le volume de la voix soit si fort...
"Die Ritzerin Am Froschteich", piste courte, sert d'outro. Le morceau est entièrement instrumental, proche d'un style plus dark ambiant et presque dénuée de percussions. On débute sur quelques notes de guitare rappelant étrangement les Black Legions, très sombres et inquiétantes, doublées de larsens caverneux et profonds. Le ton change soudain, donnant une impression de musique très libre et d'abandon d'une véritable structure, puis laisse l'arpège devenir très singulier, sobre, mystérieux et presque agréable. La guitare est accompagnée d'une basse bien lourde et d'une pulsation minimaliste. Très étrange, une telle musique peut captiver.
"Pantherwelle" n'est finalement pas si proche du black metal, le style est singulier, les distorsions presque absentes, le tempo lent et les sonorités très dispersées et peu structurées... Le son reste très sale tout au long du morceau, sourd et profond, la basse étant très perceptible. La voix est horrible et dérangeante, tandis que la guitare varie du riff émouvant aux arpèges énigmatiques et plus tranquilles. Cette démo, trop courte pour avoir un réel aperçu du one-man-band, est loin d'être très accrocheuse et révolutionnaire. Néanmoins certains passages ne sont pas à jeter et ce dernier opus de Todesstoss, oeuvre particulière et très underground, a le mérite de se laisser écouter.