Lent et déprimant, « Dark Metal » constitue un tournant dans l'histoire du metal sombre et dépressif. Groupe allemand né en 1991, il impose très rapidement son style unique et noir. L'appellation « Dark Metal » est des plus justes, le style étant des plus uniques : il s'agit d'un doom metal allié au black metal ayant des racines également death metal mais celui-ci étant joué au ralenti. Si on devait comparer Bethlehem à d'autres groupes, on pourrait sans difficulté évoquer un mélange d'Opeth, de Candlemass et de Burzum. On pourrait facilement dire que des groupes comme Opeth, Silencer ou même Forgotten Tomb ont été fortement influencés par les maîtres allemands.
Les dix titres composant l?opus sont lents, lourds, extrêmement lourds comme si le poids du monde croulait sur leurs épaules, les mélodies suicidaires se suivent sur un chant désespéré qui alterne les modes black, death et voix claires lassées de cette existence si futile. Sur certains titres, la basse prend le relais, joue une ligne mélodique mélancolique, alternée avec une batterie technique mais lente, froide comme la mort. Les titres chacun longs, prennent tous le même schéma, jouent le même type de mélodies, mais cela n'a aucune incidence sur un ennui quelconque. « The Eleventh Commandment » pourrait constituer une introduction au suicide sonore qu'est « Dark Metal » avec ses riffs mélodiques mais répétitifs avec un chant quasi-absent. A écouter absolument, « Apocalyptic Dance » avec ses onze minutes effrayantes, black metal se noyant allégrement au doom puis successivement au death metal lent, tout comme les vocaux qui changent souvent de style mais qui rappellent les mêmes sentiments : la tristesse, le désespoir : onze minutes où s'alternent les passages black, doom et death et également d'autres avec seulement une basse et une batterie. A la fin de cet extraordinaire morceau, un piano, qui conclue un titre déjà exceptionnel.
Une expérience à ne pas rater.