Xasthur, encore et toujours... monstre américain, fort d'une multitude de productions en un temps records et aux splits aussi abondants. Bien qu'il s'agisse du troisième album longue durée du groupe, cette production ne semble pas évoluer. On pourrait voir apparaître les titres du présent opus dans un « Nocturnal Poisonning » par exemple.
Le monstre musical engendré par Malefic est difficile à expliquer, décrire ; riffs acérés comme des lames de rasoir, batterie étouffée, synthétiseurs fantomatiques et voix spectrale pour vous donner une idée des sonorités que vous rencontrerez chez Xasthur. Côté structures, c'est un black metal tantôt rapide et vicieux, tantôt lent et doom, avec l'intervention de nappes de synthétiseurs glaciales et tourmentées. Le gros point positif que l'on rencontre chez tous les Xasthur est ce refus de céder à la facilité, c'est-à-dire la répétition inlassable des même riffs comme chez Abyssic Hate ou Nargaroth. Chaque piste recèle son lot de riffs acérés, froids et crus, malades et dépressifs. On n'a pas à faire ici avec une formation qui n'exploite que deux riffs étirés sur chaque piste, mais chacune est mûre, travaillée...
Négativisme poussé à son paroxysme, dépression, haine, peur, colère et suicide sont les sentiments et les thèmes que vous rencontrerez au long de cet album et c'est dans cet état d'esprit que vous naviguerez durant trois quarts d'heures. Une musique qui gâche brutalement votre journée, votre moral totalement détruit, un état de neurasthénie déjà bien entamé...
Parlons désormais de la production ; crade, minimaliste, crue... Les adjectifs ne manquent pas. Strictement rien à voir avec une quelconque production Abyss Studio, mais plutôt un enregistrement à-la-maison. Un son archi-saturé mais original, trafiqué à la réverb', et qui ne fait pas dans le brouillon pour cacher d'éventuels manques de talents.
Un groupe sûr, de valeur, dépressif, suicidaire et malsain... Une musique incontournable et glaciale... A ne pas mettre entre toutes les mains...