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Nachtfalke - Winterwitch
Chronique par S. - Publiée le 25/10/2025
Nachtfalke - Winterwitch
Note : 4/6
Genre : Pagan Black Metal
Année : 2025
Label : Christhunt Productions
Pays : Allemagne
Durée : 50:33
Tracklist :
1.
Intro
02:05
2.
Northstar
05:44
3.
Orions Rising
09:23
4.
Pierced by Ice and Snow
05:18
5.
White Death
03:25
6.
Eternal Claws of Winter
06:26
7.
Winterwitch
03:25
8.
Aurora Borealis
08:37
9.
The Return of Darkness and Evil (Bathory cover)
06:10

Pour les vieux briscards du metal noir, le nom de Nachtfalke fait ressurgir d’antiques souvenirs. Ceux de la florissante époque des années 2000 où le style était en pleine effervescence, et les découvertes quasi quotidiennes. Occulta Mors, seul maître à bord, n’en était pas à son premier coup d’essai. Il se cachait aussi derrière la mythique entité qu’est Moonblood, fleuron du Black Metal underground teuton. Quelques années plus tard, il créa Nachtfalke, pour orienter sa musique vers des chemins plus pagan. Naquirent alors des hymnes qui restent encore gravés dans la mémoire collective, tels Pestkrieg ou Hail Teutonia.
Après plusieurs sorties régulières entre 2002 et 2011, plus rien, ou presque, si on excepte quelques titres anecdotiques parus sur des splits. On pensait le projet éteint depuis l’excellent Wotan’s Return.

Puis, sans crier gare, voilà que le père Occulta Mors dévoile un nouvel opus, toujours fidèle au label Christhunt Productions. Vague de nostalgie chez l’assidu auditeur que je suis. On passera volontiers sous silence la pochette mêlant le kitsch et le cliché : une photo de la powerlifteuse Anna Karrila, arborant une pose à la Conan, épée en main, les pieds dans la neige, mais qui au final reflète bien l’aura de ce Winterwitch.

De toute évidence, Nachtfalke nous propose un saut temporel, la tête-pensante semble restée bloquée dans les années 2000, tant le son et l’esprit reprennent les choses là où elle les avait laissées. Loin de ses homologues contemporains au mixage surproduit, ici le son se révèle toujours aussi brut. Les titres alternent entre un Black Metal glorieux et rugueux, et d’autres beaucoup plus contemplatifs et mélodiques. Une série de chevauchées impitoyables, guerrières, entrecoupées d’épisodes de paix où la beauté des terres conquises s’exprime. Le point d’orgue est assurément atteint avec le morceau Eternal claws of winter, épique aussi bien dans les riffs que dans le rythme ; quelle cavalcade ! Quelle marche héroïque ! De quoi se surprendre le poing levé, le regard fier vers l’horizon, conquérant.

Dans la structure même de l’album, on retrouve ce bon vieil esprit d’il y a deux ou trois décennies: l’intro et l’outro instrumentaux, et en guise de conclusion une reprise, de Bathory évidemment.

On l’aura compris à la teneur de mes propos : Nachtfalke fait du Nachtfalke. Ce dernier-né s’adresse clairement à ceux qui recherchent les sonorités d’antan, sans artifice ni superflu. C’est ça qu’on aime, c’est ça qu’on veut !