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Bestial Warlust - Vengeance War 'till Death
Chronique par Storm - Publiée le 27/10/2025
Bestial Warlust - Vengeance War 'till Death
Note : 3.5/6
Genre : War Black Metal
Année : 1994
Label : Modern Invasion Records
Pays : Australie
Durée : 31:32
Tracklist :
1.
Bestial Warlust
03:41
2.
Dweller of the Bottomless Pit
04:18
3.
Satanic
04:47
4.
Heathens
03:54
5.
Hammering Down the Law of the New Gods / Holocaust Wolves of the Apocalypse
05:29
6.
Storming Vengeance
03:21
7.
At the Graveyard of God
06:02

Les Australiens jouissent désormais d’un statut culte. À leurs débuts, les BESTIAL WARLUST s’appelaient CORPSE MOLESTATION et avaient déjà attiré du monde avec leurs premières démos qui se vendaient comme des petits pains (intéressant notamment des distributeurs comme Relapse et Nuclear Blast, c’est dire !). Influencés par IMMOLATION, BLASPHEMY mais aussi BEHERIT, les débuts des Australiens, avec leur Black Death Metal guerrier et sans compromis - que l’on pourrait oser qualifier de War Metal dorénavant - étaient donc sacrément prometteurs. Forts de leurs démos, CORPSE MOLESTATION fait une tournée avec MORBID ANGEL, c’est dire si les lumières sont braquées un peu sur eux. Une nuit de beuverie, le line-up stabilisé change de nom pour BESTIAL WARLUST et démarre peu après une tournée avec CARCASS, pendant l’ère "Heatwork", sous ce nouveau patronyme en Australie. La tournée est courtoise, les deux groupes ne conversant ni ne s’appréciant.

En signant avec Modern Invasion, le groupe se professionnalise, malgré lui, et entreprend de passer le pas de porte de bons studios pour enregistrer son premier album sur du matos de dingue qu’il découvre etc… Le résultat dépasse leurs espérances. La pochette est confiée au tatoueur Tony Ranger, bien connu en Australie, qui fait un boulot génial et galvanise le groupe. Tous les feux sont au vert pour que BESTIAL WARLUST déclenche la foudre. L’album sort en même temps que ceux d’autres groupes de la période dorée : DARKTHRONE, BURZUM, EMPEROR et consorts, les ventes sont prometteuses mais une partie du public tout comme une frange non négligeable de critiques descendent l’album…s’attendant très certainement à quelque chose de bien plus semblable aux canons norvégiens ou mêmes suédois. Or, BESTIAL WARLUST n’est pas du tout cela. Vil, crude, sale, malaisant, répétitif jusqu’aux vomissures, "Vengeance War ’Till Death" brutalise l’auditeur de ces riffs intenses, de ces solos foutraques, du chant diabolique de Damon Bloodstorm et des rythmes invariés de Marcus Hellcunt.

Sauvage et barbares jusque dans les paroles des titres, les Australiens soufflent démoniquement sur les braises de l’Enfer. Avec d’autres compatriotes de l’époque comme les SADISTIK EXEXUTION et les DESTRÖYER 666 (où Keith Warslut, le guitariste, officie déjà à cette époque),  BESTIAL WARLUST écume le pays et se défonce bien la gueule. Le groupe vit à cent à l’heure et leur popularité ne fait que grandir. Le propriétaire de Death Records en visitant Modern Invasion en Australie, décide d’inclure le titre "Satanic" à la fameuse compilation "Blackend: The Black Metal Compilation volume 1", qui se vendra à plus de 100 000 exemplaires sans que le groupe ne touche au final un seul penny par la suite. Peu importe, les Aussies continuent leurs efforts et leurs sets sont toujours aussi sacrément infernaux (ils existent des live que l’on peut visionner sur des plateformes bien connues.

De toute manière, si vous prenez le temps d’écouter ce premier album, il est aisé d’imaginer, avec la férocité qu’il dégage, la cristallisation de cette aura noire omniprésente lors des shows éprouvants, bien noisy et Raw comme il faut. Car, les titres de "Vengeance War ’Till Death" ont cette constance brutale, mordante, et très acrimonieuse. Préfigurant un peu les ANGELCORPSE, REVENGE, ou autres CONQUEROR, BESTIAL WARLUST creuse un sillon épouvantable où s’engouffre le Black, le Death et le Thrash le plus corrosif. Emblème brut et sans concessions du War Metal, "Vengeance War ’Till Death" est l’expression même d’une expérience du chaos. Les amateurs d’extrême et de salves de violence sonore en auront pour leur compte avec ce premier album destructeur et monstrueux de BESTIAL WARLUST. Des mélodies au rabais, un riffing en arrière-plan apparaissant comme de la soude caustique en action, un batteur abatant des blastbeats du diable et un chanteur sacrément possédé sont la marque de fabrique de cette première déflagration. À ne certainement pas mettre entre toutes les oreilles.