Si aujourd'hui la scène black metal sud-américaine est bien vivante notamment grâce à sa scène chilienne, des groupes étaient déjà formés à l'époque de ce que l'on appelle aujourd'hui "proto-black metal". Comme ce Black Angel fondé en 1988. Le groupe passera douze années dans la quasi-clandestinité à ne produire que d'obscures rehearsals et demo.
Si je parle de proto-black, ce deuxième opus des péruviens fait largement appel au style pratiqué par Sarcofago, les trois premiers Bathory ou encore Hellhammer, le tout baignant dans sa naphtaline thrash d'origine mais avec un fumet rehaussé en crasse death metal.
Un album fort en mid, breaks casse-cou et rythmes bien assaisonnés (on y retrouve Sarcofago, notamment cette batterie lourde, rapide mais qui refuse encore le blast technique). L'ambiance est à l'image de la pochette à la Chris Moyen, occulte et barbare et les vocaux se chargent de conférer à l'ensemble une atmosphère démoniaque.
Si l'effet est bœuf et le cahier des charges bien rempli, la lassitude arrive en général à ternir ce qui est pourtant un album honnête : c'est trop long. Près d'une heure de gimmicks, on est pas mécontents que ce raffut se termine dans le dernier tiers.
Je pense néanmoins que Black Angel trouvera ses fans chez les plus ultra du genre.