Il y a bel et bien pas mal des premiers EDGE OF SANITY dans ce liminaire méfait des Suédois. Dan Swanö, ayant mixé et enregistré le disque au Hellspawn/Unisound Studios, s’en est donné à cœur joie, apparemment, pour "mélodiciser" d’un poil (ndlr : nous ne sommes jamais avares de néologisme au sein de la rédaction) le son des Suédois comparativement à la démo originelle "Fuck Me Jesus" sortie un an plus tôt. Les restes du Death Metal, première influence de Morgan Håkansson, se font donc bien encore sentir sur ce "Dark Endless" torturé, mais avec une évidente touche plus proto-Black consentie et affirmée, et ce, malgré les guitares grasses, une batterie caverneuse et un son volontiers un peu crade.
Si l’on pense entre autres à MORBID ANGEL et POSSESSED de cet autre côté de l’Atlantique, il semble que DISMEMBER ait été aussi un mets de choix qui a suffisamment assaisonné d’une autre manière les influences de Morgan. En reprenant l’ensemble des titres de "Fuck Me Jesus" hormis l’intro et l’outro, les Suédois n’ont pas encore à trop forcer leur talent mais le fameux "Those Of The Unlight" se précise notamment au travers du très bon titre bien exécuté "Holy Inquisition". Mais nous sommes encore assez loin de la mitraille qui fera la légende de MARDUK. En effet, "Dark Endless" se veut bien plus doomy, cryptique et sépulcral (ohé "The Sun Turns Black As Night").
Ce premier album se veut être un terrain expérimental pour les Suédois et préfigure ce que sera la suite, notamment si l’on apprécie les passages révélant une grande violence rythmique qui émaillent certains titres de "Dark Endless". Les amateurs de Proto-Black à l’aura nécromantique auront de quoi se sustenter et de parfaire leur culture avec ce premier MARDUK, avant qu’une belle bourrasque vienne enfin les piéger avec la sortie à peine un an plus tard de "Those Of The Unlight".