J’avais été hypé par cet album qui avait décroché le sésame d’une sélection trimestrielle dans un des premiers Metallian. L’artwork du groupe filant aussi dans les traverses des Carpathes, tel un CRADLE OF FILTH, l’érotisme gothique en moins, mais quelques vocaux criards bien similaires, je m’empressais, après une petite commande au VPC d’Adipocere de l’époque (que les jeunes de moins de vingt ans ne peuvent pas connaître), de m’enquiller l’album.
L’impression fut rapidement celle du mi-figue, mi-raisin, pas de quoi sauter au plafond, pas d’ébullition dans ce Black Metal, certes mélodique, mid-tempo, aux ambiances assez glacées et quelque peu atmosphériques. Mais je dois dire que quelques titres se rappellent très souvent à mon bon souvenir, je veux vous parler du trio des "The Cainian Chronicle Part...", mais aussi de l’instrumentale "Cry Of Marianne" et du morceau ultime de l’opus, l’excellentissime "Hommage To Pan", qui n’a qu’un seul défaut, celui de se terminer par un bruit ni rose ni blanc, dégueulasse, avec un larsen pendant plus de cinq minutes : quel gâchis !
ANCIENT ne transforme pas l’essai de son "Svartalvheim", autrement plus malsain et inspiré. Le souhait de nos Norvégiens était sans doute, en cette année bénie des dieux de l’enfer, d’accéder à une zone plus mainstream du Black Metal. Tentative ratée, qui d’ailleurs précipitera le groupe à sortir de bien belles bouses, telles que l’insupportable ou risible (au choix !) : "Mad Grandiose Bloodfiends", à la cover qui semble vous inviter au plus pitoyable des apéros. Dommage, en fait ! "The Cainian Chronicle" est doté de riffs intéressants et de chevauchées mélodiques captivantes, mais il souffre tout autant d’une certaine forme de linéarité, de longueurs et de titres ennuyants et abscons ("Song Of Kaiaphas"). À écouter quand même rien que pour le dernier titre.