C’est donc cela du Heavy/Black Metal ? Des manifestations mélodiques acharnées couplées à une ambiance ténébreuse. Pari réussi, résultat époustouflant, n’en déplaise aux allergiques de l’art noir, vous y trouverez en sus d’ambiances ténébreuses des mélopées de manches de guitare à vous damner les viscères.
Confidences pour confidences, il s’agit aussi de mon premier album acheté en termes de Metal extrême, autant dire qu’il détient une part de moi et compte autrement. Et démarrer l’expérience par cet album est une chance. Blackheim (Anders Nyström) a tenté l’aventure, en s’extirpant de l’ornière de Katatonia pour s’essayer sur un terrain vierge et fait remarquable, les compositions des guitares sont sublimes. Elles montrent la voie de l’album et sont au centre de tout : de l’ambiance, de l’émotion, du ressenti et de l’imaginaire. Blackheim concourt avec son instrument fétiche et sort un premier album jubilatoire, passerelle pour les futurs qui suivront rapidement et seront tout autant marquants.
Je note cependant quelques faiblesses, la boîte à rythmes aurait pu être davantage travaillée et un morceau me semble assez faible, "Under The Banner Of Sentinel". Hormis cela, faire la fine bouche mériterait une bonne dérouillée et une mise au cachot à minima. Ce qui se voulait être un album concept contant, en quelque sorte, les pérégrinations de Blackheim au sein de divers tableaux épiques et gothico-vampiriques, est foncièrement dépassé tant le sens des harmonies transcendent l’écoute. Un album à part, un ovni dans le paysage du Black Metal, aucun autre album ne ressemblera à "Ravendusk In My Heart", qui gratte à la porte des chefs-d’œuvre intemporels. Fabuleux !