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Empyrium - A Wintersunset...
Chronique par Storm - Publiée le 02/11/2025
Empyrium - A Wintersunset...
Note : 4.5/6
Genre : Atmospheric Black Metal
Année : 1996
Label : Prophecy Productions
Pays : Allemagne
Durée : 48:56
Tracklist :
1.
Moonromanticism
02:00
2.
Under Dreamskies
10:10
3.
The Franconian Woods in Winter's Silence
10:55
4.
The Yearning
08:41
5.
Autumn Grey Views
03:56
6.
Ordain'd to Thee
11:14
7.
A Gentle Grieving Farewell Kiss
02:00

Un album qui m’a rapidement habité notamment grâce à cette pochette audacieusement veloutée d’un bleu-violet du plus bel effet caractérisant un paysage forestier doucereusement illuminé d’un soleil déclinant. Coiffant un ciel d’hiver, de frêles épineux absorbent la lumière d’un sol enneigé rougeoyant. Ce tableau pictural annonce aussi celui sonore où Markus Stock, 17 ans à peine, dévoile ses ambitions. Teintant d’un romantisme voluptueux ses compositions, Markus intègre au sein de la scène Black Metal de nouveaux éléments d’inspiration poétique mâtinés d’impressions gothiques. Porté par les claviers de son compère Thomas Helm, à peine plus âgé que lui, Empyrium apporte une nouvelle couleur et dresse un Black Metal mélodiquement mélancoliforme où la part belle est partagée entre un clavier jamais trop pompeux et habilement distillé et les leads des guitares perçant savamment l’ambiance d’élans profonds et gracieux. "A Wintersunset" souffre de quelques langueurs, les morceaux sont longs, parfois un peu trop mais tous ont le mérite d’être différents et amples.

"Ordain’d To Thee" par exemple a cette amplitude et cette liberté d’agir sur différents tableaux émotionnels. C’est une promenade et un cheminement dans la pensée, l’écho miroitant des sentiments internes, des douleurs poignantes, des souvenirs vaporeux. Une flûte apparaît et l’emballement est immédiat. Je me souviens l’avoir découvert sur le sample d’un Metal Explosion d’un Metallian de l’époque, et de m’en être intrigué au plus haut point. Ce titre semblait convoler en noces avec mes lectures de l’époque, les Gérard de Nerval, les Aloysius Bertrand, les Isidore Ducasse, les Charles Nodier. Notons ici même que nous parlons d’un duo qui a délivré l’imparable "The Franconian Woods In Winter’s Silence", morceau empli d’autres émotions profondes, ou bien encore de morceaux acoustiques, tels "A Gentle Grieving Farewell", morceau flûté où l’on entend la respiration et le glissement des doigts slidant sur la guitare acoustique, annonçant les prémisses futures des prochains albums, notamment l’arrivée toute proche du fabuleux "Songs Of Moors And Misty Fields".

La messe est dite ou plutôt la communion des éléments est en marche et prend forme. "A Wintersunset" est ce premier modèle, cet exemplaire unique modelé avec puissance, génie et ambition, qui permettra l’accomplissement de la création et dissipera les quelques brumes encore éparses dégageant complètement l’horizon pour l’avenir. Apparaît alors devant nous la majestuosité de la nature, son énigme et ce qu’elle inspire aux plus talentueux romantiques d’entre nous dont Empyrium fait partie. Un premier album soufflant de beauté que l’on doit mettre en perspective avec l’âge des auteurs… Bluffant !