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Blood Of Kingu - De Occulta Philosophia
Chronique par S. - Publiée le 21/03/2008
Blood Of Kingu - De Occulta Philosophia
Note : 4.5/6
Genre : Shamanic Black Metal
Année : 2007
Label : Supernal Music
Pays : Ukraine
Durée : 28:26
Tracklist :
1. Indoarika Incognita
2. Your Blood, Nubia! Your Power, Egypt!
3. Mummu Tiamat
4. Stronghold of Megaliths, Thorns and Human Bones
5. Slaughter of Shudras
6. Lair of Night Abzu
7. Black Spectral Wings of Shaman
8. Vajtarani
9. Chambers of Inpu-Sub
Avertissement :
Vous lisez une chronique archive (susceptible d’être réécrite). Jacques Chirac était certainement encore président et nous des jouvenceaux avec autant de poils aux couilles que dans les oreilles. Nous vous demandons une certaine indulgence si vous trouvez cette rédaction abracadabrantesque.

Cette chronique a été rédigée dans une démarche critique et en aucun cas pour promouvoir les idéologies ou opinions politiques éventuellement portées par les artistes.
On connaissait les penchants de Roman Saenko pour les peuplades primitives, Blood of Kingu est donc la concrétisation musicale de cette admiration. Cet ukrainien, seul membre aux commandes, s'inspire ainsi des grandes civilisations qui forgèrent l'humanité, que ce soit les sumériens, les égyptiens...etc. En outre, Kingu fait référence au panthéon babylonien, dieu qui affronta Mardouk pour venger la mort de son père Apsu, duel qu'il perdit. L'analyse des différents titres ne laisse pas de doute sur les thèmes traités. La pochette mêlant représentation divine et univers astral renforce ce constat, en montrant les croyances fortes d'autrefois liant religion et espace.

Comme on pouvait s'y attendre, la production demeure très similaire aux autres formations de Roman Saenko, mélange parfait d'un Hate Forest et Drudkh. Les riffs sont joués avec intensité mais enchaînés avec une certaine linéarité, dans ce sens où il n'y a pas de rupture mélodique franche. Par delà la compacité des riffs d'arrière-plan viennent se greffer de temps en temps des accords sur-aiguisés et profonds, parfois en trémolo pour évoquer la culture de référence. Cette puissance se fait pleinement sentir au niveau rythmique où l'animal derrière ses fûts n'a nullement le temps de s'ennuyer. Ainsi la couverture musicale prend les tripes par son caractère intense, sorte d'ambiance atmosphérique à grande vitesse, paradoxalement.
Le plus original restent les vocaux incantatoires, faisant référence aux shamans, ces personnes aux pouvoirs mystérieux à la frontière entre l'Homme et les forces de la Nature. Cette originalité vocale fait toute la différence, offrant à l'auditeur la sensation d'être plongé dans un rituel mystique.

En résume, voici une approche conceptuelle et musicale plutôt inaccoutumée, même si Blood of Kingu est loin d'être le premier à s'être penché sur les civilisations antiques. Si l'album n'atteint pas la demi-heure, ce n'est guère préjudiciable en raison de la certaine redondance qui pourrait en agacer certains. Les admirateurs de Hate Forest, Drudkh, ou encore Astrofaes devraient largement y trouver leur compte.