Accueil > Chroniques > Godkiller - The Rebirth Of The Middle Ages
Godkiller - The Rebirth Of The Middle Ages
Chronique par Storm - Publiée le 02/11/2025
Godkiller - The Rebirth Of The Middle Ages
Note : 5/6
Genre : Black Metal
Année : 1996
Label : Wounded Love Records
Pays : Monaco
Durée : 20:29
Remarques : EP
Tracklist :
1.
(Introduction to the Middle Ages) Hymn for the Black Knights
00:37
2.
(Preparing for the Final Battle) From the Castle in the Fog
04:14
3.
(On the Way to the Battlefield) Path to the Unholy Frozen Empire
06:47
4.
(The Final Battle) Blood on My Swordblade
04:10
5.
(The Triumph) The Neverending Reign of the Black Knights
04:41

Passons les politesses de présentations inutiles et allons rapidement aux faits. Oui, nous savons tous que ce onemanband est monégasque, et alors ? Oui, le concept est on ne peut plus sommaire, et alors ? On peut vitupérer sur la condition d’exister, sur la modernité en payant l’ISF et en se grattant le fondement dans son bolide, non ? N’en déplaise à tous les bien-pensants et tous les bas de plafond, aigris et envieux. Duke Satanaël crache bien à nos gueules et le fait très proprement. Ce "The Rebirth Of The Middle Ages" est un EP virulent, guerrier et désespéré. Il semble conter des histoires fantasmées ou dénichées sur de poussiéreux parchemins.

Le son délivré de cet EP me fait penser d’emblée au "Nattens Madrigal" d’ULVER, les riffs de guitare sont tout aussi saillants et abrasifs, ils laminent délicatement l’oreille tout en la ponçant, agissant avec malice pour instaurer leurs acouphènes mélodiques. Cet EP n’est point trompeur ni lénifiant, son caractère moyenâgeux est cultivé conceptuellement, et le Duke Satanaël l’agrémente finement dans le symphonique de son Black Metal. Le rendu se veut régulièrement majestueux et original, comme sur la pièce maîtresse "(The Triumph) The Neverending Reign Of The Black Knights", qui tresse justement des ornements à ce château distancié qui semble nous toiser. Et c’est cela, GODKILLER, un Black Metal épique et frondeur, aux mélodies racées et prégnantes, de celles qui s’imposent durablement et ne s’oublient. Il y a un peu du "Verwüstung / Invoke The Dark Age" d’ABIGOR dans ces alternances d’ambiance, à la fois raclées dans les tranchées et happées aux âmes s’échappant des corps gisants et croupissants ; une crudité atmosphérique semble ainsi dessiner les contours de cet opus.

Les démos "Ad Majorem Satanae Gloriam" et "Warlord" avaient ensemencé une terre inerte ou en jachère sur le sol monégasque. Sorties respectivement fin 1994 et début 1995 – excusez du peu – Duke Satanaël y avait déjà instauré une variété d’un Dungeon Synth lugubre à souhait, mais pas que… Les prémices d’un tournant plus Black Metal tressautaient et lentement s’imposaient. Pour preuve, le morceau tout bonnement incroyable qu’est "Bren Det Hvite Riket", l’acmé selon moi de GODKILLER en dix petites minutes fastes et agitées de tourments néfastes et vindicatifs.

En 2022, une compilation est sortie, condensant ces deux démos, "We Are The Black Knights", elle mériterait son entrée dans les couloirs glacés de votre webzine préféré… À suivre.