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Grimoire - A Requiem For The Light
Chronique par Storm - Publiée le 02/11/2025
Grimoire - A Requiem For The Light
Note : 5.5/6
Genre : Black Metal Symphonique
Année : 1996
Label : Euphonious Records
Pays : Israël
Durée : 37:08
Tracklist :
1.
A Requiem for the Light
04:27
2.
At Dark
03:40
3.
Above the Silvery Fog (The Night Flight)
06:52
4.
The Immortal Warrior Spirit
04:00
5.
Nevuath Ha'tom
03:58
6.
In the Darkwoods Sovereignity
04:48
7.
Our Agony (Al Hake'ev)
05:16
8.
Vampires
02:36
9.
...and On with Darkness
01:31

En Israël dans les années 90, la scène du Metal extrême n’était pas inexistante. Si l’on connaît bien mieux ORPHANED LAND que THE BISHOP OF HEXEN ou bien encore MELECHESH (dont je vous promets la chronique des premiers albums au moins dans un avenir proche), quoique ces derniers ne soient pas anonymes non plus et loin de là, il est fort probable que les autres groupes bien plus tapis dans l’underground tel que les GRIMOIRE ne disent pas grand-chose à beaucoup de monde. De plus, GRIMOIRE est resté discret, avec un seul album sorti, avant une séparation définitive. Mis bout à bout, entre un éloignement géographique qui n’a pas aidé le groupe, un pays et une culture peu considérés par une myriade de groupes identitaires de l’époque ayant pignon sur rue, et une discographie fort éphémère, "A Requiem For The Light" pourrait s’avérer être une très belle découverte pour vous, d’autant plus que cette chronique me brûlait les doigts depuis longtemps.

La raison est simple : ce disque offre un Black Symphonique de premier rang, sans que de grosses maladresses ne viennent entacher ou ternir l’écoute. La pochette, assez singulière et volontiers attirante, nous laisse imaginer déjà cette poésie épique s’exprimant sous les cieux rougeoyants du crépuscule. Un peu moins de quarante minutes vont entretenir notre énergie et nous combler de passages retentissants. Si les paroles sont en anglais, deux titres vont l’être en hébreu, notamment cette ballade sonore mélancolique très puissante émotionnellement parlant, "Nevuath Ha'tom" (= "Vision de la fin"), qui me rappelle certains titres du "Gimę Nugalėt" des Lettons de ZPOAN VTENZ ou ceux de l’album "Haudh' En' Nirnaeth" de NIRNAETH… dont je ne peux que vous conseiller l’écoute. Le travail des claviers est à noter et donne énormément de personnalité à cet album. Des titres vont en être les témoins et œuvrer pour rendre cette œuvre attachante.

Je pense par exemple à "In The Darkwoods Sovereignity", dont la basse, très joueuse et bien mise en avant, avec ce jeu très imprégnant des claviers à la ARATHORN ("Niemals Kroenender Als Was Einst War") ou à la COVENANT (période "In Times Before The Light"), nous fait vivre de belles scènes sonores. "At Dark" possède également ces mêmes aspects, nous permettant d’alterner entre paysages bucoliques et tempétueux. Le titre éponyme propose, sous ses aspects épiques, une très belle randonnée d’un Black Metal chaleureux mais sachant rester captivant. Les guitares, bien de la partie, légèrement mises en arrière, nous proposent des riffs intenses et des lignes bien mélodiques. Notons également le très bon jeu du batteur, qui ne se défile pas pour nous asséner quelques blasts, sans jamais trop y céder, et la voix bien écorchée de Yaron Lahav, qui fait un excellent travail, y compris sur les titres un peu plus conventionnels de l’album ("Above The Silvery Fog (The Night Flight)", "The Immortal Warrior Spirit").

Pour tout dire, je trouve que cet album a plutôt bien vieilli, et que ses motifs symphoniques restent passionnants. Eden Rabin, le claviériste, ira d’ailleurs faire d’autres gammes au sein d’ORPHANED LAND par la suite, lors de la composition fastueuse du très bel "Mabool - The Story Of The Three Sons Of Seven". GRIMOIRE, à l’instar d’autres oubliés, fait partie de ces groupes que j’ai découverts quelques années après leurs sorties mais qui m’ont beaucoup marqué de par leur singularité et les solides qualités de leurs compositions. Cette œuvre unique des Israéliens restera nimbée de mystère. Que cette chronique puisse dissiper la brume de leur anonymat.