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Immolation - Acts of God
Chronique par La Bête du Blizzard - Publiée le 03/11/2025
Immolation - Acts of God
Note : 5/6
Genre : Death Metal
Année : 2022
Label : Nuclear Blast
Pays : États-Unis
Durée : 52:15
Tracklist :
1.
Abandoned
01:08
2.
An Act of God
04:04
3.
The Age of No Light
03:39
4.
Noose of Thorns
05:12
5.
Shed the Light
03:37
6.
Blooded
03:15
7.
Overtures of the Wicked
03:44
8.
Immoral Stain
04:03
9.
Incineration Procession
03:47
10.
Broken Prey
03:03
11.
Derelict of Spirit
04:12
12.
When Halos Burn
03:08
13.
Let the Darkness In
03:28
14.
And the Flames Wept
01:38
15.
Apostle
04:17

Immolation nous habitue à attendre entre chaque album. On parle alors d’une moyenne de trois ans, et il en aura fallu cette fois-ci cinq pour voir un successeur au très direct Atonement. D’autant que les singles sortis en amuse-bouche, l’incroyable Apostle en tête, avaient rendu l’attente encore plus inacceptable.

Exit le très coloré Pär Olofsson, qui officiait depuis Majesty & Decay, bienvenue à Eliran Kantor, qui signe cet artwork malsain aux connotations bibliques. Car pour être sombre, Acts of God le sera assurément. Il garde essentiellement d’Atonement l’aspect compact et des titres toujours aussi resserrés. Du reste, la pandémie et ses effets sur les sociétés humaines ont nourri une atmosphère encore plus radicale chez le groupe, de l’aveu même de Ross Dolan, déjà très inspiré par 1984 de George Orwell (la thématique de Kingdom of Conspiracy).

Onzième album et toujours aucune réelle innovation, encore moins d’originalité en trois décennies chez le quatuor américain. Et d’ailleurs, pour quoi faire, quand la formule est aussi affinée ? Les quinze titres, hors interludes, délivrent toujours une avalanche brute de riffs monumentaux. Le tiercé The Age of No Light / Noose of Thorns / Shed the Light est absolument impérial et rassure sur l’excellence de la formule Immolation : riffs bœufs et implacables, tremolo-pickings sardoniques et rythmiques sauvages se marient dans un maelström hallucinant. La formule n’a en effet pas changé, mais on savoure encore, trente-cinq ans après leurs débuts, la richesse d’une écriture toujours aussi inspirée.

La production se charge d’ajouter une couche supplémentaire de noirceur à l’œuvre. Peut-être moins en puissance que sur Atonement, les cordes sonnent néanmoins plus véloces, plus acérées, dans un ensemble plus compact, parfois carrément étouffant. On revient volontiers vers l’atmosphère écrasante d’un Unholy Cult.

Peut-être un tantinet long avec ses quinze titres survitaminés, Acts of God restera néanmoins un album-somme très dense et riche, qui promet une expérience d’écoute sans cesse renouvelée sur le long terme. Magistral !